Boris Johnson charge violemment le plan de Theresa May pour le Brexit

L'ancien ministre britannique des Affaires étrangères Boris Johnson
Photo : Reuters / Toby Melville
L'ancien ministre britannique des Affaires étrangères Boris Johnson s'en est pris violemment, mardi, au plan sur le Brexit de la première ministre Theresa May, qu'il a qualifié de scandale constitutionnel dont l'application aboutirait à humilier le Royaume-Uni.
« Cela signifierait que les entreprises et les industries du Royaume-Uni et toute notre économie seraient exposées de manière perpétuelle à des réglementations qui seraient expressément conçues à la demande de concurrents étrangers pour les abattre », a déclaré Johnson devant les délégués du Parti conservateur réunis en congrès à Birmingham.
« Cela signifierait que nous serions contraints d'appliquer, sans pouvoir les modifier ou sans pouvoir nous y opposer, toutes les inepties que l'UE pourrait inventer à l'avenir », a-t-il poursuivi.
Cela n'est pas pragmatique, ce n'est pas un compromis, c'est dangereux et instable politiquement et économiquement.
« Ce n'est pas la démocratie. Ce n'est pas ce pour quoi nous avons voté », a-t-il dit, qualifiant le plan de Chequers, mis au point par Theresa May en juillet, de « tromperie ».
Le plan Boris
Boris Johnson avait été accueilli par une ovation à son arrivée à la tribune et la salle a exulté quand il a demandé à May de « balancer » le plan de Chequers. À la fin de son discours, les délégués se sont levés pour l'acclamer.
« Ne les croyez pas quand ils disent qu'il n'y a pas d'autre plan, ni d'autre option », a-t-il lancé. « C'est le moment de balancer [le plan de] Chequers. Si nous trompons notre électorat, et [le plan de] Chequers est bien une tromperie, cela ne fera qu'aggraver le sentiment de défiance » des électeurs, a-t-il ajouté.
« Il se trouve qu'il y a un plan, et ce plan c'est Boris », a ensuite tweeté le député conservateur James Duddridge.
Bien qu'il ait appelé officiellement à soutenir May et un projet d'accord conforme au plan initial qui précédait celui de Chequers, Boris Johnson, par la violence de son discours, a pour beaucoup d'observateurs clairement dévoilé son ambition de remplacer May à la tête du parti tory.
La première ministre a indiqué qu'elle continuait à travailler afin de présenter une nouvelle proposition aux Européens sur la question de la frontière en Irlande, principal point de blocage dans les négociations.
Elle a notamment insisté sur l'idée qu'aucune modification institutionnelle de l'Irlande du Nord ne pourrait être introduite sans l'approbation des habitants de la province.
Le parti unioniste DUP a mis en garde, dans la journée, les Européens contre la tentation « d'annexer » la province en y appliquant une réglementation différente de celle qui prévaudrait dans le reste du Royaume-Uni en cas d'accord.
Interrogée par Sky News sur la prestation de son ancien ministre, Theresa May a répondu : « Boris offre toujours un bon spectacle, mais ce qui compte pour les gens c'est ce que nous leur apportons dans les choses qui concernent leur vie quotidienne ».