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Bilan de campagne sur la Côte-Nord

Vue aérienne du village Longue-Rive sur la Côte-Nord

Vue aérienne du village Longue-Rive sur la Côte-Nord

Photo : Yves Fabe

Radio-Canada

Santé, économie, transport et énergie éolienne : la campagne électorale qui se termine aura parfois placé la Côte-Nord en tête des enjeux débattus au Québec.

Un texte de Jean-Louis Bordeleau

Dans Duplessis, l'élection s'annonce serrée, alors qu'aux dernières élections seulement 400 voix avaient fait pencher la victoire du côté du Parti québécois.

La députée sortante, Lorraine Richard, sollicite ainsi un sixième mandat consécutif. Laurence Méthot, ancienne mairesse de Port-Cartier, Line Cloutier, infirmière et gestionnaire au Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) Côte-Nord et Martine Roux, travailleuse sociale au CISSS de la Côte-Nord portent les couleurs du Parti libéral (PLQ), de la Coalition avenir Québec (CAQ) ou de Québec solidaire (QS).

La circonscription de Duplessis demeure une des rares à n'avoir eu que des députés péquistes depuis 1976. Seuls les comtés de Lac-Saint-Jean, Abitibi-Ouest, Chicoutimi, Verchères et Taillon ont fait de même depuis 42 ans.

Les candidates des principaux partis pour le scrutin du 1er octobre 2018 dans la circonscription de Duplessis avec sous leur photo le logo de leur parti.

Les candidates des principaux partis pour le scrutin du 1er octobre 2018 dans la circonscription de Duplessis.

Photo : Radio-Canada

Élections Québec 2018

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Dans René-Lévesque, le député péquiste sortant Martin Ouellet tente de se faire réélire pour un second mandat. Il fait face au libéral Jonathan Lapointe, étudiant originaire des Escoumins, au caquiste André Desrosiers, maire des Escoumins et à la solidaire Sandrine Bourque, originaire de Montréal.

Jonathan Lapointe pour la Parti libéral, Martin Ouellet pour le Parti québécois, André Desrosiers pour la Coalition Avenir Québec et Sandrine Bourque pour Québec Solidaire.

Les candidats des principaux partis dans la circonscription de René-Lévesque.

Photo : Radio-Canada

Désenclavement

La construction d'un pont sur la rivière Saguenay et le prolongement de la route 138 vers l'Est semblent faire l'unanimité, mais tous ne s'entendent pas sur la façon de faire.

Le candidat libéral dans René-Levesque indique faire du désenclavement la priorité de son parti pour la Côte-Nord. C’est nous qui avons commencé cette route-là [la route 138], et c’est nous qui allons la finir, a-t-il clamé lors du débat organisé par Radio-Canada.

De gauche à droite : André Desrosiers de la Coalition avenir Québec, Jonathan Lapointe du Parti libéral du Québec et Martin Ouellet du Parti québécois

De gauche à droite : André Desrosiers de la Coalition avenir Québec, Jonathan Lapointe du Parti libéral du Québec et Martin Ouellet du Parti québécois

Photo : Radio-Canada / Laurence Royer

En réponse à cette promesse du candidat libéral, André Desrosiers de la CAQ a rappelé que ce sont les libéraux qui ont commandé de nouveaux traversiers pour assurer la desserte entre Tadoussac et Baie-Sainte-Catherine. D'ailleurs, le chef caquiste approuve l'initiative des libéraux de mettre sur pied un bureau de projet du pont.

Je pense que c'est un projet intéressant, mais il faut évidemment regarder le coût, combien de personnes pourraient l'utiliser.

Une citation de François Legault, chef de la Coalition avenir Québec

Pour désenclaver la région, le Parti québécois propose de subventionner la compétition pour réduire le prix des billets d'avion à moins de 300 dollars pour les vols régionaux. Les deux candidats péquistes nord-côtiers comptent également mener à bien la construction d'un pont sur la rivière Saguenay. Il faut convaincre le Lac-Saint-Jean, il faut convaincre le Bas-Saint-Laurent, il faut convaincre Québec pour que ce soit un projet pour le Québec, a plaidé Martin Ouellet.

Santé

L'accès aux soins de santé en région éloignée a également capté l'attention des candidats.

Le candidat libéral Jonathan Lapointe propose de créer une table régionale pour s'attaquer à la pénurie de médecins en région et pour promouvoir la profession de préposé aux bénéficiaires. Son homologue dans Duplessis, Laurence Méthot, a soutenu que le problème n'est pas monétaire. Le problème est plus au niveau des services versus les employés dans les structures : la gestion.

De son côté, le Parti québécois propose d'ouvrir les portes des CLSC aux patients tous les jours jusqu'à 21 h et d'investir 500 millions de dollars sur cinq ans dans les soins à domicile. Les professionnels de la santé obtiendraient aussi plus d'autonomie face aux médecins sous un gouvernement péquiste.

Redonner du pouvoir aux sous-territoires, à Sept-Îles, en Minganie : on est capable!

Une citation de Lorraine Richard, candidate pour le Parti québécois dans Duplessis

Pour la Coalition avenir Québec, André Desrosiers soutient que son parti veut injecter de l'argent dans le système de santé. Il souhaite également donner plus d’autonomie et de responsabilité aux infirmières. Par sa part, Line Cloutier croit qu’il faut améliorer les salaires ainsi que les conditions de travail des travailleurs de la santé.

À Québec solidaire, Martine Roux propose plutôt de revoir les bases pour améliorer la santé des Nord-Côtiers. Il faut agir sur les déterminants de la santé, dit-elle. On va parler de la pauvreté, de la qualité de l’environnement et de la qualité de ce qu’on mange.

Vue panoramique estivale d'un village sur le bord du fleuve Saint-Laurent.

Le village de Gros-Mécatina en Basse-Côte-Nord.

Photo : Radio-Canada

Démographie

La Côte-Nord connaît une baisse démographique importante depuis déjà plusieurs années. Entre 2011 et 2016, la région a perdu 6,7 % de sa population.

Pour contrer cet exode, André Desrosiers de la CAQ mise sur la diversification économique, notamment sur la transformation des matières premières comme l'aluminium. Ici, à Baie-Comeau, l'aluminium, on est capable de faire d'autres choses avec, faire des escabeaux et des échelles et exporter ça, propose-t-il. On a l'avantage d'avoir un port en eaux profondes.

Le candidat libéral, Jonathan Lapointe, souhaite la gratuité des programmes de formation professionnelle pour les travailleurs dont les métiers sont les plus demandés dans la région. Laurence Méthot mise sur la bonification du Fonds d'appui au rayonnement des régions (FARR) pour diversitifer l'économie nord-côtière.

Nos jeunes, mêmes s'ils partent étudier à l'extérieur, s'ils reviennent, c'est qu'il leur faut des emplois.

Une citation de Laurence Méthot, candidate pour le Parti libéral dans Duplessis

Pour sa part, le candidat péquiste Martin Ouellet souhaite tendre la main aux Innus pour contrer la pénurie de main-d’œuvre. Il mise aussi sur le tourisme, l’industrie bioalimentaire et la décentralisation pour améliorer la vitalité économique de la Côte-Nord. Un des premiers gestes que Jean-François Lisée va poser après le 1er d’octobre, c’est ce qu’il a appelé le "cran d’arrêt'', donc annuler toute centralisation, soutient-t-il.

À Québec solidaire, Martine Roux propose de remettre sur pied les Centres locaux de Développement, abolis en 2015. Elle espère favoriser la relève locale et redynamiser les villages notamment en incluant dans ces organismes de développement régional une mixité s'il faut entre autochtones et non-autochones.

Parc éolien en Gaspésie

Parc éolien en Gaspésie

Photo : Radio-Canada / William Bastille Denis

Apuiat

La veille du déclenchement de la campagne électorale, l'entente entre Hydro-Québec et les Innus à propos du parc éolien Apuiat a propulsé la Côte-Nord dans le débat à l'échelle provinciale.

Le dossier a divisé les partis politiques. Le Parti libéral soutient le projet bec et ongles. C'est une erreur stratégique majeure de ne pas le faire, a clamé le chef libéral Philippe Couillard. Si on ne fait pas ce projet-là, je pense que ce sera excessivement difficile de développer le Nord au cours des prochaines années, quels que soient les projets.

Je pense qu'il faut rapprocher le gouvernement avec les Autochtones, mais on ne va pas produire de l'électricité dont on n'a pas besoin, a pour sa part plaidé François Legault, vigoureusement contre.

Le chef du Parti québécois, Jean-François Lisée, souhaite, pour sa part, la réalisation du projet éolien Apuiat. Sa position est plus modérée que celle de ses deux principaux adversaires. Si c'est vrai que c'est 13 ¢ le kilowattheure, ce ne sera pas rentable. Mais si c'est moins que 9 ¢, si c'est entre 6 et 7 ¢, ça va être moins cher que la Romaine, et beaucoup moins cher que les barrages que François Legault veut construire dans le Nord.

Le coût du projet Apuiat est estimé à 600 millions de dollars. Il devrait créer 400 emplois en phase de construction et une quinzaine par la suite.

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