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Les taxes peuvent-elle stimuler la croissance économique?

Trois hommes, dont deux assis derrière une table et un debout derrière un podium

Les économistes Kevin Milligan, Toby Sanger et Fred O'Riordan étaient panélistes au colloque L'État du Nord tenu à North Bay, dans le nord de l'Ontario.

Photo : Radio-Canada / Didier Pilon

Radio-Canada

Trois économistes ont croisé le fer sur le rôle des taxes dans la croissance économique lors du colloque l'État du Nord à North Bay. La conférence organisée par l'Institut de politiques du Nord prend fin jeudi.

Un texte de Didier Pilon

L’expert en politique fiscale au cabinet d’audit financier Ernst & Young, Fred O’Riordan, soutient que les taxes sont l’ennemi de la croissance.

Faisant l’éloge du marché libre, M. O’Riordan propose de minimiser les interventions gouvernementales telles que l’imposition.

La surutilisation des interventions gouvernementales risque d’être défavorable à la croissance. Plutôt, il faut maximiser la production pour avoir la plus grande tarte possible. Ensuite, on peut se poser la question de la distribution.

Une citation de Fred O’Riordan

Il prône alors un système de taxation qui mise davantage sur la taxe de vente au lieu de l’impôt sur le revenu, ce qui maximise, selon lui, le produit intérieur brut (PIB).

Une répartition équitable

Kevin Milligan, un professeur d’économie établi à Vancouver, est plutôt d'avis qu’il faut garder un œil sur les bénéficiaires de cette croissance.

Les réformes fiscales ne peuvent se contenter d’augmenter le PIB. Elles doivent aussi s’assurer que tout le monde puisse en bénéficier.

Une citation de Kevin Milligan

Il a souligné que PIB du pays a doublé depuis 1976, sans pour autant qu'il y ait une amélioration des conditions de vie et de la rémunérations des travailleurs de la classe moyenne.

Il propose des mesures qui, à son avis, encourageraient les investissements et contribueraient à la prospérité d'une plus grande partie de la population.

Entre autres, il suggère de rehausser l’impôt sur le gain en capital, c’est-à-dire le profit tiré de l’augmentation de valeur d’un bien tel qu'un chalet ou des actions. Actuellement, seule la moitié des gains en capital est imposable.

Une maison, dans la mesure où elle est une résidence principale, est exempte de cette taxe. M. Milligan propose toutefois d’imposer un plafond à cette exemption, au-delà duquel l’appréciation d’une résidence principale serait imposable.

Des gens font des millions [sur l’appréciation de leur maison] et ne payent rien en impôts, déclare-t-il.

Investir dans l'infrastructure sociale

L’économiste en chef du Syndicat des employés de la fonction publique, Toby Sanger, argumente qu’une réduction de l’impôt des sociétés n’est pas un bon investissement.

Selon ses données, des investissements dans l’infrastructure sociale, le système de santé, l’éducation et les garderies génèrent plus de revenus et créent plus d’emplois. Toutefois, note-t-il, dans le passé, les réductions de l’impôt des sociétés depuis 1998 n’ont pas mené à davantage d’investissements de la part de ces compagnies.

Il s’oppose aussi aux propos de M. O’Riordan, soulignant qu’un système d’imposition qui mise sur la taxe de vente est régressif, c’est-à-dire qu’il cible particulièrement les gens à faible revenu qui dépensent un plus grand pourcentage de leur salaire.

M. Sanger prône plutôt une taxe qui cible les entreprises en ligne, telles que Facebook, Google, Amazon et Netflix qui, rappelle-t-il, bénéficient actuellement d’exemptions fiscales.

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