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Sayona Québec : l'étude de faisabilité laisse planer le doute sur un possible agrandissement de la fosse

Deux grandes affiches du projet minier Authier, de la compagnie Sayona Mining, plantées dans la terre sur un terrain boisé.

Le projet de mine de lithium de la compagnie Sayona Mining suscite de nombreuses réactions au sein de la population.

Photo : Radio-Canada / Mélanie Picard

Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2018 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

L'étude de faisabilité de Sayona Québec publiée lundi dernier indique que la minière effectuera des travaux de forage pour évaluer les potentiels d'exploitation à l'extérieur de la zone d'exploitation prévue. Ces fenêtres d'ouverture inquiètent plusieurs groupes, en raison du milieu sensible où serait située la mine.

Un texte de Thomas Deshaies

Dans un communiqué d'une trentaine de pages, qui résume l'étude de faisabilité, on peut notamment lire que Sayona compte effectuer des travaux de forage pour cibler des extensions potentielles de la ressource dans le secteur est et ouest.

La Société de l'eau souterraine Abitibi-Témiscamingue (SESAT) avait déjà relevé certains passages de l'évaluation environnementale, en août dernier, qui pourraient porter à croire qu'un agrandissement de la mine serait probable.

Leur directeur général, Olivier Pitre, rappelle que son organisme souhaiterait que le promoteur dévoile des scénarios hypothétiques d'agrandissement.

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— Une citation de  Olivier Pitre, DG de la SESAT

Sayona pourrait agrandir le projet s'il passe par le BAPE

Le vice-président aux affaires corporatives pour Sayona Quénec, Alexis Segal, indique qu'un agrandissement pourrait être envisagé si le projet est soumis au BAPE. On rentrerait dans une dynamique différente et le projet pourrait être revu en profondeur, fait-il savoir.

Questionné à savoir si cet agrandissement pourrait empiéter sur l'esker, M. Segal se veut catégorique. Sayona ne fera pas d'exploitation sur l'esker, tranche-t-il.

Sayona a aussi prolongé la durée de vie de la mine d'un an, passant de 17 à 18 ans. Pour le coût, c'est passé à près de 90 millions de dollars, donc une augmentation du coût du projet, mais du point de vue des retombées économiques, c'est positif pour la communauté et la région, ajoute M. Segal.

Le Comité citoyen estime que Sayona ne respecte pas ses engagements

Le co-porte-parole du Comité citoyen de protection de l'esker, Rodrigue Turgeon, craint que même si le projet n'est pas soumis au Bureau d'audiences publiques sur l'environnement, le promoteur ne décide d'agrandir la fosse éventuellement. On voit bien que l'agenda de la compagnie minière d'augmenter ce tonnage-là dès que l'écueil du BAPE sera évité, affirme-t-il.

Il prétend aussi que Sayona a failli à ses engagements de faire des rencontres de rétroaction en septembre 2018 pour présenter le rapport des consultations publiques qu'elle a menées. Un engagement que la compagnie minière avait pris envers la population. Elle avait dit qu'avant de déposer son étude de faisabilité, elle ferait un retour auprès de la population, affirme M. Turgeon.

Dans un communiqué de presse de la compagnie diffusé le 12 juin dernier, Sayona Québec annonçait son intention d'organiser des rencontres de suivi à La Motte, à Pikogan et à Amos, en septembre, qui n'ont pas encore eu lieu.

Questionné à savoir si Sayona comptait organiser des rencontres de rétroaction en public, M. Segal a rejeté cette possibilité. Ce qu'on veut, c'est d'avoir une conversation civilisée, transparente, et dans laquelle les parties prenantes peuvent échanger, dit-il. Il estime que les citoyens de La Motte sont majoritairement en faveur du projet.

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— Une citation de  Alexis Segal, VP aux affaires corporatives de Sayona Québec

Et le BAPE?

La ministre de l'Environnement sera en mesure d'amorcer le processus d'évaluation par le BAPE au moment du dépôt des demandes de certification d'autorisation par le promoteur au ministère de l'Environnement, ce qui n'a toujours pas été fait.

Alexis Segal estime qu'il est faux de prétendre que Sayona a volontairement retardé le dépôt des demandes de certificat, dans l'espoir que le prochain ministre de l'Environnement n'abonde pas dans le même sens que la ministre Isabelle Melaçon. Initialement, le dépôt était prévu pour le mois de septembre, comme l'a fait savoir le promoteur lors des consultations publiques.

C'était impossible de le faire avant d'avoir une étude de faisabilité, rétorque M. Segal. Ça va prendre encore plusieurs semaines avant qu'on arrive à demander un certificat d'autorisation.

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