Ottawa verse 7,5 M$ pour la culture dans les écoles

Les 7,5 millions de dollars sur quatre ans seront partagés entre la FCCF, pour les écoles francophones en situation minoritaire, et l'English Language Arts Network, pour les écoles anglophones du Québec.
Photo : Radio-Canada
Les écoles en situation linguistique minoritaire au Canada bénéficieront d'une dotation de 7,5 millions de dollars pour bonifier leur offre culturelle, a déclaré la ministre du Tourisme, des Langues officielles et de la Francophonie, Mélanie Joly.
Un texte de Gavin Boutroy
La Fédération culturelle canadienne-française (FCCF) gérera la majorité des fonds, selon l'annonce, faite mercredi, à Ottawa.
« Notre gouvernement reconnaît l'importance pour les élèves des communautés de langue officielle en situation minoritaire de vivre des expériences culturelles enrichissantes, des expériences qui les rendent fiers de leur langue et de leur culture », a dit Mme Joly.
À lire aussi :
« [Ce programme] permettra non seulement d'augmenter le nombre d'activités culturelles offertes, mais aussi de plonger l'élève fréquentant une école en situation minoritaire dans la vie de sa communauté linguistique », a-t-elle poursuivi.
Les 7,5 millions de dollars octroyés sur quatre ans seront partagés entre la FCCF, pour les écoles francophones en situation minoritaire, et l'English Language Arts Network, pour les écoles anglophones du Québec.
Le fédéral estime que ces fonds permettront d'offrir environ 4000 activités culturelles et artistiques dans 1000 écoles.
Le président de la FCCF, Martin Théberge, indique qu’il s’agit maintenant d’élaborer le cadre selon lequel les écoles et les organismes sur le terrain bénéficieront de ce financement. Pour l'instant, il n’était pas en mesure de préciser quelles sortes d’activités pourraient être financées.
Rectificatif : Une version précédente du texte indiquait que les écoles et les conseils scolaires pourront déposer des demandes de financement. Ce ne sera pas le cas.
« On parle de microfonds [...] ce qui veut dire que le processus [de candidature], mais aussi le processus de reddition de comptes, de contrôle par la suite, peut être allégé par la suite, ce qui donne une plus grande flexibilité [quant aux activités qui peuvent être financées] », note M. Théberge.
Bravo @infofccf. Le microfinancement est hyper pertinent parce que dans nos écoles, ça peut faire une grande différence en termes d'activités culturelles et artistiques. #frcan https://t.co/m0aJjx1zjX
— FCFA du Canada (@fcfacanada) 25 septembre 2018
Un esprit d’équité
M. Théberge tient à souligner que le financement sera distribué dans un esprit d’équité, notamment entre les écoles qui sont en région urbaine et celles qui se trouvent en milieu rural.
On veut que tous les élèves puissent avoir accès à des présentations artistiques et culturelles.
« Parfois, si on est plus éloignés, si on va, par exemple, à Thompson [au Manitoba] l’idée d'emmener des élèves dans une grande présentation, ce n’est peut-être pas possible. Donc, on pourra peut-être embaucher un artiste pour que lui se rende à l’école », dit-il.
Ces remarques répondent à une préoccupation que fait valoir le représentant de l’Ouest et du Nord de la Fédération nationale des conseils scolaires francophones (FNCSF), Alain Laberge.
Étant donné que la Division scolaire dont il est le directeur général, la Division scolaire franco-manitobaine, a un mandat provincial, il est bien placé pour demander que les écoles en milieu rural ne soient pas négligées.
Il remarque aussi que la dimension pédagogique du programme doit rester au premier plan : « Recevoir un chanteur pour recevoir un chanteur, ça peut être bien, mais c’est peut-être un 30 minutes, une heure, d’investis, qui ne rapporte pas de fruits. »
« Par contre, si en bout de ligne, on a un illustrateur de bandes dessinées, qui vient chez nous, qui montre des techniques de bandes dessinées, puis que les enfants peuvent par la suite continuer à créer, à l’intégrer avec le cours de français [...] là, on va plus loin avec l'argent qui a été donné », poursuit-il.
Les organismes aux manettes
Les 7,5 millions de dollars proviennent du Plan d’action pour les langues officielles. Pour M. Théberge, de la FCCF, l’annonce que ce seront des organismes qui géreront les fonds démontre que le fédéral était à l’écoute des communautés.
« L’optique du par pour et avec la communauté. [...] C’est quand même un programme du gouvernement, mais il nous donne un peu plus de pouvoir, il nous donne une capacité augmentée de pouvoir effectuer les choix de pouvoir travailler avec la communauté pour l’utilisation de ces fonds-là », indique-t-il.
Le programme devrait être en place d’ici le premier avril 2019, mais M. Théberge n’est pas encore en mesure de préciser à quel moment la FCCF pourra recevoir des demandes de financement.
Avec des informations de Denis-Michel Thibeault