Questionnaire sur les enjeux miniers : le PLQ se classe en dernière position

Vue aérienne de la mine
Photo : Canadian Malartic
Six partis politiques, dont le Parti libéral du Québec (PLQ), le Parti québécois (PQ), Québec solidaire (QS) et la Coalition avenir Québec (CAQ), ont répondu à 11 questions, soumises par la Coalition pour que le Québec ait meilleure mine, concernant les enjeux miniers au Québec. Le PLQ se démarque du lot en ne répondant à pratiquement aucune des préoccupations de la Coalition.
Un texte de Thomas Deshaies
Radio-Canada a pu obtenir une copie des réponses des partis, colligées par la Coalition pour que le Québec ait meilleure mine, qui compte plus d’une trentaine de membres organisationnels, dont la Centrale des syndicats du Québec (CSQ).
Les questions portaient notamment sur les droits des collectivités autochtones, les évaluations environnementales des projets miniers, la protection de l’eau et les redevances minières.
Pour chaque réponse, la Coalition attribuait de 0 à 2 points, selon l’appréciation de celle-ci. Ainsi, si un parti fournissait une réponse qui correspondait entièrement aux préoccupations de la Coalition, il obtenait 2 points.
Le PLQ n’a obtenu que 2 points, sur 22 points possibles, alors que QS obtient une note de 18. Le Parti québécois (PQ) obtient quant à lui 9 points, alors que la CAQ se classe en avant-dernière position avec 7 points. C’est toutefois le Parti vert du Québec qui répond le plus aux préoccupations de la Coalition, avec une note parfaite.
Le co-porte-parole de la Coalition Ugo Lapointe explique que ce résultat pour le PLQ s’explique en raison de son désir de maintenir le « statu quo ». Pourtant, selon lui, il reste beaucoup à faire pour assurer un développement minier responsable.
« »
Québec solidaire se démarque
Parmi les quatre principaux partis politiques, Québec solidaire se présente comme la formation politique « la moins complaisante envers les minières », notamment concernant la protection de l’environnement. « C’est décevant pour les grands partis, sauf pour QS qui s’engage à exiger des évaluations environnementales et consultations publiques pour chaque nouvelle mine », constate Ugo Lapointe.
Depuis la dernière réforme de la Loi sur les mines, les minières qui prévoient traiter moins de 2000 tonnes par jour ont accès à une évaluation environnementale moins contraignante par le gouvernement
, explique M. Lapointe, qui considère qu’il s’agit d’une erreur.
Selon lui, un plus bas tonnage ne signifie pas nécessairement que les impacts environnementaux sont moindres.
QS est aussi le seul des grands partis à proposer une hausse des redevances, alors que l’État ne retire, depuis quelques années, qu’environ 1,5 % de la valeur totale des ressources exploitées. lls proposent d’aller chercher un minimum de 5 %, ce qui rejoindrait la moyenne canadienne
, explique M. Lapointe.
Une certaine unanimité sur les distances séparatrices
Tous les partis s’entendent sur la nécessité d’avoir des « zones tampons » entre une mine et une municipalité, mais certains ont des propositions plus contraignantes pour les multinationales, notamment Québec solidaire, le Parti vert et le Nouveau Parti démocratique (NPD) du Québec.
Tous s’entendent également sur l’importance de lutter contre l’évasion fiscale. La nécessité de donner davantage de pouvoir aux municipalités et aux communautés autochtones, pour protéger leur territoire, fait aussi partie des priorités de plusieurs partis, constate M. Lapointe.Sauf pour le PLQ et la CAQ, qui ne proposent pas de nouvelles mesures pour protéger les collectivités et les communautés autochtones
, précise-t-il.
La Coalition dénonce l’attitude du DGEQ
Ugo Lapointe insiste sur le fait que la démarche du groupe n’est pas de favoriser ou de défavoriser un parti, mais bien de contribuer à ce que les électeurs connaissent davantage les positions des partis sur les enjeux miniers. Il s’agit, selon lui, d’une démarche tout à fait appropriée dans une société démocratique.
Le groupe se dit contraint de ne pas diffuser les réponses dans leur intégralité, comme il le souhaitait au départ, en raison de la récente déclaration du Directeur général des élections du Québec contre des groupes consacrés à la défense de l’environnement.
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Ugo Lapointe estime que la Loi électorale devrait plutôt servir à éviter que des grandes entreprises investissent des millions de dollars pour favoriser un candidat ou un parti, et non pour brimer la liberté d’expression. Il faut des balises pour ne pas faire comme aux États-Unis, mais museler l’opinion du monde, je trouve que cela n’a pas d’allure
, s’est-il exclamé.