Participation citoyenne à l'AGA de l'Association franco-yukonnaise

L'Association franco-yukonnaise a tenu sa 36e assemblée générale annuelle pour faire état des priorités de l'organisme.
Photo : Radio-Canada / Claudiane Samson
Prenez note que cet article publié en 2018 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
La 36e assemblée générale annuelle de l'Association franco-yukonnaise (AFY) a donné lieu à des élections pour cinq des sept postes du conseil d'administration, quatre faisant même l'objet d'un vote des membres.
La directrice générale de l'association, Isabelle Salesse, s'est réjouie de voir l'intérêt des membres qui montre, selon elle, leur volonté de s'impliquer.
« C’est fantastique, ça veut dire que les gens sont intéressés à travailler avec nous et, en plus, j’ai constaté dans les nouvelles candidatures que c’était des jeunes et je trouve ça formidable. [C'est aussi] formidable que ce soit des personnes qui n’ont pas nécessairement le français comme la langue première. Ça me dit qu’il y a quelque chose à l’AFY qu’on fait [et] qui marche. »

Le nouveau conseil d'administration de l'Association franco-yukonnaise (de gauche à droite) : Marie-Stéphanie Gasse, Jeanne Beaudoin, Stéphan Poirier, Isabelle Salesse (la directrice générale de l'AFY qui n'est pas membre du CA), Mike Fancie, Christophe Ballet, Josée Belisle et Davy Joly (absent de la photo).
Photo : Radio-Canada / Claudiane Samson
Mike Fancie est l'un de ces nouveaux élus. Il participait pour la première fois à l’assemblée générale de l’organisme, mais il affirme avoir déjà des liens avec celui-ci.
« Le renouvellement, c’est important. Avoir un mélange de voix expérimentées et de nouvelles perspectives, je pense [que] ça donne la meilleure chance pour un organisme d’avoir du succès pour qu’on s’assure que ce qui fonctionne continue et qu’on est capable de questionner ce qui ne fonctionne pas », croit-il.
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« Un effritement du lien communautaire »
La Franco-Yukonnaise de longue date Marie-Hélène Comeau se dit, pour sa part, préoccupée du risque d'institutionnalisation de l'association, notant que « le contact humain [de l'AFY] avec la base se fragilise ».

Des membres de la communauté francophone participent à l'assemblée générale annuelle de l'Association franco-yukonnaise.
Photo : Radio-Canada / Claudiane Samson
Il y a une fragilité, un effritement du lien communautaire, des communications avec la base. Je reçois de moins en moins de messages comme quoi on a besoin de moi. Je crois que l’AFY c’est plus que seulement une organisation qui invite les gens à assister à des spectacles. La cabane à sucre par exemple, c’est plus qu’une simple visibilité, c’est pendant le travail bénévole que des liens sociaux se créent.
L’intervention de Mme Comeau a suscité plusieurs autres commentaires de membres de l'assemblée. Philippe Cardinal a, par exemple, fait remarquer l'inutilité des médias sociaux pour rejoindre les aînés de la communauté.
« On ne sait plus ce qui se passe, on n’en entend jamais parler. Facebook pis ces affaires-là, c’est bien, mais les aînés n’utilisent pas ça. C’est un enjeu important pour nous, sinon l’AFY va devenir un organisme subventionné qui fait certaines affaires, mais qui ne donne plus grand-chose aux membres », a affirmé M. Cardinal.
La directrice générale de l'association, Isabelle Salesse, s’est dite surprise d’entendre ces commentaires lors de l’assemblée générale annuelle qui avait commencé par un brunch communautaire et des activités de divertissement.
Elle a toutefois affirmé que l'organisme allait se pencher sur la question. « Je ne crois pas que l’AFY ne communique pas suffisamment, mais je crois qu’il y a peut-être un travail à faire pour que l’AFY rejoigne tout le monde. »
Je pense qu'il y a des gens qui ont tout à fait cette vision-là de nous, qui pensent qu’on s’est institutionnalisé. Il y en a même qui nous considère comme un gouvernement francophone, mais moi, de ce que je vois à l’intérieur, je suis convaincue que nous ne sommes pas une institution.
Des priorités qui avancent
Dans sa mise à jour des priorités de l'organisme, la directrice a noté de nombreuses avancées, dont la poursuite du travail auprès du gouvernement en vue de la création d'un centre de santé bilingue.
Le ministre responsable de la Direction des Services en français, John Streicker, a confirmé dans son discours que le projet est présentement à l'étude par son gouvernement.

Le ministre responsable de la Direction des Services en français, John Streicker, affirme que des postes désignés bilingues ont été créés avec l'injection de fonds provenant du gouvernement fédéral.
Photo : Radio-Canada / Claudiane Samson
Le territoire, a-t-il ajouté, a créé 60 postes bilingues au sein de la fonction publique avec les 14 millions de dollars reçus du fédéral pour les services en français, alors qu'il n'y en avait que six par le passé. La majorité de ces nouveaux postes sont, dit le ministre, dans le secteur de la santé. « Il très inhabituel de financer des emplois avec de l'argent du fédéral. »
Isabelle Salesse a toutefois relevé dans son rapport aux membres que les discussions pour l'inclusion systématique de francophones au sein des conseils d'administration de la Régie des hôpitaux du Yukon et du Collège du Yukon ont échoué jusqu'ici.
« Les choses avancent de façon positive, mais il faut rester vigilants, parce que tant qu'il y a du cash ça va bien, mais c'est toujours assujetti aux personnes en place tant que les choses ne sont pas ancrées au niveau administratif ou politique. »