Ottawa créera un poste d'ambassadeur pour les femmes, la paix et la sécurité

La rencontre des ministres des Affaires étrangères a été organisée par Chrystia Freeland et la responsable de la diplomatie européenne, Federica Mogherini.
Photo : La Presse canadienne / Graham Hughes
Le Canada créera un nouveau poste d'ambassadeur dédié aux femmes, à la paix et à la sécurité, a annoncé samedi la ministre fédérale des Affaires étrangères, Chrystia Freeland.
Mme Freeland a annoncé cette mesure à l'occasion d'une réunion de femmes ministres des Affaires étrangères qui s'est déroulée à Montréal.
L'événement était organisé par Mme Freeland et la cheffe de la diplomatie de l'Union européenne, Federica Mogherini.
La ministre canadienne n'a pas donné beaucoup de précisions, mais a souligné que le futur ambassadeur (ou ambassadrice) aiderait à promouvoir les programmes d'aide aux femmes et à promouvoir la participation féminine dans le maintien de la paix et la résolution des conflits.
Le sommet de deux jours a réuni 17 des 30 femmes qui dirigent la diplomatie de leur pays. L'Afrique du Sud, la Bulgarie, la Croatie, l'Indonésie, le Namibie et Sainte-Lucie sont parmi les pays qui étaient représentés. Le ministre des Affaires étrangères du Japon était également sur place, ainsi que des membres de la société civile.
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Mme Mogherini a déclaré que les participantes au sommet ont abordé de nombreux sujets, notamment la prévention des conflits, la lutte contre la violence sexuelle et des objectifs de développement durable. « Nous n'avons pas discuté de questions sur les femmes [...], mais nous avons discuté de questions qui sont notre quotidien, de la Syrie à l'Ukraine au Nicaragua à la prévention des conflits ou au développement durable. »
Elle a déclaré que le groupe restera en contact et prévoit se revoir l'année prochaine, juste avant ou après la session annuelle de l'Assemblée générale des Nations unies. Les ministres participantes partageront d'ailleurs leurs réflexions la semaine prochaine dans le cadre de l'Assemblée générale de cette année.
À l'issue du sommet, samedi après-midi, certaines des ministres se sont rendues sur la place du 6-Décembre-1989 pour déposer des fleurs sur les stèles dédiées aux victimes de la tuerie de l'école Polytechnique.
#WFMM2018 @FedericaMog and @cafreeland place a white rose at the memorial of the 14 female students of the École Polytechnique of Montreal killed on the 6th December 1989 pic.twitter.com/ibXdu0M4MF
— Sabrina Bellosi (@sabellosi) 22 septembre 2018
Un précédent historique
La rencontre de cette fin de semaine s'inscrit dans la foulée d'une réunion similaire organisée il y a 20 ans par la secrétaire d'État américaine d'alors, Madeleine Albright. Réunion qui s'était toutefois déroulée dans un cadre beaucoup moins formel.
Pendant la rencontre, les diplomates ont également eu l'occasion de réfléchir à ce que les femmes apportent à la diplomatie et à la façon d'aborder cet épineux sujet avec les hommes. Elles se sont aussi demandé si elles étaient plus aptes et efficaces à résoudre des conflits, à trouver des compromis, à élaborer des traités de paix qui seront plus durables et qui auront une perspective plus large...
« Cette réunion représente une occasion historique pour nous, les femmes ministres des Affaires étrangères, d’appliquer une perspective féministe aux questions portant sur l’ordre international », a ainsi déclaré Mme Freeland.
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Toujours selon la ministre, il est essentiel de « continuer de se battre » pour que les gains réalisés au profit des femmes puissent être conservés, voire améliorés.
« Sans les femmes dans la balance décisionnelle, nous ne pouvons pas avoir de développement équilibré de nos sociétés et nous ne pouvons pas atteindre la paix et la prospérité à laquelle nous aspirons », a conclu Mme Freeland.
Avec les informations de Catherine François