Moringa : de plus en plus de Canadiens ajoutent cette plante à leur alimentation

La poudre de moringa peut être ajoutée telle quelle à des jus, des sauces, des soupes ou encore du yogourt.
Photo : Strong Harvest International
L'arbuste du moringa contient plusieurs éléments nutritifs importants pour la santé et pourrait aider à traiter l'eau pour la rendre potable. La poudre qui en est tirée est de plus en plus recherchée par les consommateurs canadiens. Vue d'ensemble sur ce produit étonnant.
Un texte de Nora Chabib
L'arbre est entièrement comestible, des graines à l'écorce en passant par les feuilles et les racines. Il résiste à la sécheresse et pousse sous les tropiques.
Selon l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le moringa est une culture importante en Inde et au Soudan et se cultive aussi en Floride.
Valeurs nutritives
Le moringa s’inscrit parmi les vedettes du « manger sain », comme le kale, le quinoa, les baies d’açai, ou le jus d'aloe vera, selon Miel Dubielewicz, cofondatrice du distributeur canadien Salome Naturals. La plante a un goût plutôt amer rappelant celui du raifort.
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Selon le département de l'Agriculture des États-Unis (USDA), la poudre de moringa contient 18 des 21 acides aminés.
La FAO l’a même choisi (Nouvelle fenêtre) comme une des 12 cultures traditionnelles de l'année et souligne notamment sur son site Internet : « Les feuilles sont riches en protéines, en vitamine A, B et C, et en minéraux – fortement conseillées pour les femmes enceintes et allaitantes, ainsi que pour les nourrissons. »
Les vertus de la poudre de moringa font couler de plus en plus d’encre dans les médias internationaux.
L'Ouest aime le moringa
Salome Naturals, une entreprise familiale britanno-colombienne d'Invermere, près de la frontière albertaine, importe environ 2000 kg de poudre de moringa d’Inde chaque année.
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La société distribue de la poudre et des produits dérivés du moringa dans toutes les provinces canadiennes, mais elle remarque que la Colombie-Britannique et l’Alberta sont les plus demandeuses. Selon Miel Dubielewicz, sa cofondatrice, le prix varie entre 4 $ et 20 $ le kilo, selon la qualité de la poudre.
Lorelei Tolosa, de la société Zija International, qui distribue également du moringa au Canada, constate la même chose: « Il se vend de mieux en mieux, en particulier en Colombie-Britannique, où les gens sont respectueux de l’environnement et soucieux de leur santé. »
Scientifiques au travail
Une étude de l'Université du Nord de la Colombie-Britannique, publiée en mars, démontre même la capacité de la plante d'assainir l’eau infectée par la bactérie E. coli.
Dans sa recherche, Chris Opio indique que la poudre des racines de moringa peut tuer jusqu'à 87 % de la bactérie E. coli dans l'eau contaminée.
Bien que les feuilles de moringa aient une teneur élevée en fer, une étude dans la revue scientifique américaine The FASEB Journal de 2017 révèle que la quantité assimilée dans le corps est très faible.
Cela dit, la même étude reconnaît les qualités anti-inflammatoires prometteuses du moringa, qui sont supérieures à celles du curcuma, une grande herbe vivace aussi appelée safran des Indes et utilisée dans les currys.
L'agence canadienne d'inspection des aliments et Statistique Canada ne possèdent pas de données sur l'importation du moringa au pays.
Remède contre la malnutrition
L'organisme à but non lucratif Strong Harvest International, dans l'État de Washington, donne des formations dans plusieurs pays en développement sur la culture de l'arbuste de moringa, dont les propriétés nutritives seraient un atout pour contrer la malnutrition.