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L’interdiction de s’annoncer rendrait la prostitution plus dangereuse

Une femme tient une affiche sur laquelle il est écrit, en anglais, que le travail sexuel est un vrai emploi, lors d'une manifestation devant la Cour suprême du Canada en 2013.

Le fait de ne pas reconnaître aux prostitués le droit de s'annoncer nuit à leur sécurité, selon une étude réalisée au Canada et aux États-Unis.

Photo : La Presse canadienne / Mark Blinch

Radio-Canada

Une étude sur la prostitution au Canada et aux États-Unis tend à démontrer que l'illégalité d'annoncer des services sexuels rendrait la prostitution plus dangereuse.

Selon le chercheur associé à l’Université de Victoria Chris Atchison, les résultats des recherches dans l’Ouest du pays, en particulier en Saskatchewan, sont révélateurs.

« Les actes [gouvernementaux] visant à réduire le trafic de personnes [pour des fins sexuelles] ont plutôt tendance à avoir un effet négatif sur des [prostitués] qui ne sont pas impliquées dans quelque trafic que ce soit, ce qui met leur vie en danger », explique le professeur.

Il ajoute que « ça force un retour à la prostitution de rue qu’on sait déjà être le mode le plus dangereux ».

S’isoler pour survivre

L’étude montre l’effet négatif de la criminalisation le la publicité des services sexuels sur les travailleurs du milieu.

La loi C-36, adoptée par le gouvernement de Stephen Harper en 2014 stipule qu’il est illégal de faire « sciemment de la publicité pour offrir des services sexuels moyennant rétribution », mais que nul ne peut être poursuivi « en ce qui touche la publicité de ses propres services sexuels ».

Le problème, soutient M. Atchison, c’est que la difficulté d’annoncer empêche d’exposer clairement les termes de l’entente de service, incluant les actes exclus et le prix demandé, rendant la transaction « plus obscure et contestable ».

Comprendre pour changer

Chris Atchison espère que l’étude éclaire suffisamment la situation pour inciter les autorités à modifier leurs politiques, précisant que les changements législatifs aux États-Unis ont souvent un impact au Canada.

« Nous voulons qu’Ottawa étudie ces données et celles qui ont recueillies ailleurs au Canada pour réviser le cadre législatif [de la prostitution] et protéger [les travailleurs du sexe] contre les effets négatifs des lois américaines », soutient-il.

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