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La remise en question du bilinguisme au Nouveau-Brunswick fait réagir ailleurs au pays

Le directeur général de la Société franco-manitobaine, Daniel Boucher

Le directeur général de la Société de la francophonie du Manitoba, Daniel Boucher

Photo : Radio-Canada

Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2018 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Les droits des francophones suscitent de forts débats au Nouveau-Brunswick dans le cadre des élections provinciales en cours, faisant ressortir la question de la défense du bilinguisme au pays. Des Acadiens disent se sentir « attaqués comme [ils n'ont] jamais été attaqués ».

Un texte de Julien Sahuquillo

Au Manitoba, le directeur général de la Société de la francophonie manitobaine (SFM), Daniel Boucher, trouve désolant et surprenant que, « aujourd’hui, en 2018, on soulève encore ces questions, de façon aussi méchante et destructive ».

Alors que la province du Nouveau-Brunswick est officiellement bilingue, deux partis tentent de revenir sur ces acquis.

Le Parti progressiste-conservateur propose de pourvoir des postes bilingues par des personnes unilingues en promettant qu’elles apprendront le français par la suite. Son chef, Blaine Higgs, ne parle lui-même que l’anglais.

Quant au nouveau parti, l'Alliance des gens, il s’oppose à plusieurs services francophones de la province. Il estime ainsi qu’il faudrait abolir le Réseau de santé francophone et éliminer le Commissariat aux langues officielles.

Faut-il s’inquiéter?

S’il souligne l’inquiétude que peuvent susciter de tels propos, le juriste en droits linguistiques Mark Power se veut rassurant. « La dualité au Nouveau-Brunswick, et notamment en matière de santé, est protégée par la Constitution. [...] Donc, pour que ce cinquième parti parvienne à mettre en oeuvre sa proposition de politique publique, il faudrait carrément, soit bafouer la Constitution ou la modifier. »

Baisse d’intérêt pour la question francophone?

Pour Frédéric Bérard, politologue et codirecteur de l’Observatoire national en matière de droits linguistiques à Montréal, la remise en question de la francophonie n’est ni nouvelle ni surprenante. « Compte tenu de la mouvance actuelle, je ne suis pas surpris que, même au Nouveau-Brunswick, on observe un certain recul [de la défense du fait français] », explique-t-il.

Selon lui, il existerait une tendance politique générale à moins se prononcer en faveur des droits des francophones. Le bilinguisme serait ainsi perçu comme un vieux débat. « Les partis politiques voient difficilement les gains à réaliser », précise le chercheur.

Il souligne également qu’il y a un manque de modèles politiques au niveau fédéral pour prendre en charge ces questions. « On pourrait se poser la question du bilinguisme des ministres, même à l’échelle fédérale. Combien de ministres anglophones se débrouillent en français? Il n'y en a franchement pas tant que ça. C’est déplorable. Sans exemple qui vient du fédéral, imaginez ce qu’il en sera à l’échelle provinciale », explique-t-il.

Mais, au Manitoba, Daniel Boucher affirme mettre tout en place pour défendre cette question. Il explique le succès de la francophonie manitobaine par un travail de longue haleine pour créer un dialogue avec tous les partis politiques au fil des ans. « C’est ce que ça prend », conclut-il.

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