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Brésil : Lula ne se présentera pas à la présidentielle

Fernando Haddad arrive au siège de la Police fédérale, où l'ancien président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva est emprisonné, à Curitiba.

Luiz Inacio « Lula » da Silva a finalement décidé de passer le relais à son colistier Fernando Haddad, plutôt que de risquer de voir les voix en faveur de ce dernier invalidées par le tribunal électoral.

Photo : Reuters / Rodolfo Buhrer

Reuters

L'ancien président Luiz Inacio « Lula » da Silva a officiellement renoncé mardi à être candidat à l'élection présidentielle du 7 octobre au Brésil et a passé le relais à son colistier, Fernando Haddad, qui devient officiellement le candidat du Parti des travailleurs (PT).

La présidente de cette formation, la sénatrice Gleisi Hoffmann, a annoncé la décision aux partisans de Lula massés aux abords du siège de la police fédérale à Curitiba, ville du sud du Brésil où Lula purge depuis avril une peine de 12 ans de prison pour corruption.

Lula demeure de loin la personnalité politique la plus populaire, malgré les affaires de corruption qui l'ont éclaboussé. Fin août, le Tribunal supérieur électoral l'a déclaré inéligible, en vertu de la loi « Ficha Limpa » (casier vierge) qui exclut du scrutin présidentiel les candidats ayant été condamnés en appel pour corruption.

Un juge de la Cour suprême a rejeté la semaine dernière l'appel de cette décision, qu'avait interjeté Lula en s'appuyant sur une recommandation de la Commission des droits de l'homme des Nations unies voulant qu'il soit autorisé à être candidat.

Le Tribunal supérieur électoral avait donné au PT jusqu'à mardi soir pour présenter un candidat à l'élection présidentielle en remplacement de Lula.

Le Brésil, un pays divisé

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Jair Bolsonaro

Lula a finalement décidé que le moment était venu de passer le relais à son colistier Fernando Haddad, mardi, plutôt que de risquer de voir les voix en faveur de ce dernier invalidées par le tribunal électoral si ce délai n'était pas respecté.

L'ancien président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva lors d'une manifestation à Sao Bernardo do Campo.

Le Comité des droits de l'homme de l'ONU demande au Brésil de permettre à Lula «d'exercer ses droits politiques depuis sa prison, comme candidat à l'élection présidentielle» d'octobre 2018.

Photo : Reuters / Stringer .

Inquiétude des marchés

Lula, fondateur du PT, dont il détermine toujours la stratégie électorale depuis sa cellule de prison, a maintenu le principe de sa candidature le plus longtemps possible, en espérant qu'ainsi les reports de voix seraient meilleurs vers Fernando Haddad, ancien maire de Sao Paulo, qui est pour ainsi dire inconnu dans de nombreuses régions du Brésil.

Un sondage de l'institut Datafolha réalisé lundi laisse penser que les reports de voix sont déjà une réalité. Les intentions de vote en faveur de Fernando Haddad sont en effet passées de 4 % à 9 %, soit la plus forte progression d'une enquête à l'autre parmi les 13 candidats en lice pour la présidentielle.

Le même sondage montre aussi qu'un autre candidat de gauche, Ciro Gomes, ancien gouverneur et ex-ministre des Finances, enregistre également une sensible progression, puisqu'il passe de 10 % à 13 %.

Le candidat d'extrême droite Jair Bolsonaro, en tête, accroît son avance de deux points, à 24 %, dans la dernière livraison de ce sondage, soit moins que le net rebond attendu par beaucoup après l'attaque à l'arme blanche dont il a été victime jeudi dernier.

Quant au candidat de centre droit Geraldo Alckmin, autre ancien maire de Sao Paulo, il est crédité de 10 % des intentions de vote.

L'enquête menée lundi confirme que Bolsonaro serait battu au second tour, quel que soit le candidat face auquel il se retrouverait, à l'exception de Fernando Haddad, avec lequel il serait à égalité parfaite.

La possibilité d'une victoire du candidat de gauche au second tour a semé l'inquiétude sur les marchés financiers brésiliens, mardi. Le real cédait près de 2 % face au dollar, et l'indice Bovespa de la Bourse de Sao Paulo reculait de 2,4 % dans les échanges de l'après-midi.

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