Québec solidaire interdirait l’exploitation des hydrocarbures

Gabriel Nadeau-Dubois soutient que l’interdiction de l’exploitation pétrolière et gazière ne coûterait pas un sou au Trésor public, car les entreprises ne seraient pas dédommagées.
Photo : Radio-Canada
Québec solidaire (QS) promet de mettre un terme définitif à l'exploitation des hydrocarbures sur le territoire québécois s'il est porté au pouvoir le 1er octobre prochain.
Un texte de Yannick Donahue
S'il est élu, le parti entend adopter un décret pour bloquer tous les projets d’exploration et d’exploitation d’hydrocarbures en cours dans la province. Par la suite, l’interdiction d’exploiter des hydrocarbures serait enchâssée dans une loi.
Ces mesures figurent dans le plan de transition économique présenté par le co-porte-parole de QS Gabriel Nadeau-Dubois, mardi, lors d’un point de presse tenu à Carleton, en Gaspésie. Elles permettraient au Québec d’atteindre ses cibles de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) et de protéger les sources d’eau potable, indique le parti.
Gabriel Nadeau-Dubois a souligné que l’interdiction de l’exploitation pétrolière et gazière ne coûterait pas un sou au Trésor public, car les entreprises ne seraient pas dédommagées.
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Québec solidaire a rappelé que le projet de loi 106 du gouvernement libéral prévoit que « les activités de forage dans les lacs et les rivières du Québec peuvent être autorisées si les compagnies fournissent des évaluations environnementales indépendantes ».
Un virage vert
Le co-porte-parole solidaire a accusé les autres partis politiques de sembler vouloir protéger l’environnement, sans vraiment s’engager à le faire.
« Dans la vieille classe politique, c’est bonnet blanc et blanc bonnet. Le PLQ et la CAQ font mine de s’intéresser à l’environnement, mais leur intention est claire : donner sur un plateau d’argent le sous-sol du Québec aux pétrolières et aux gazières. Quant au PQ, il opte pour la position mi-figue mi-raisin : bloquer les nouveaux projets, mais aller de l’avant avec ceux déjà en cours », a-t-il dénoncé.
Québec solidaire compte remplacer les projets d’exploitation d’hydrocarbures, qui servent souvent de levier économique à certaines régions, par la création d’emplois d’avenir.
Dans son plan de transition économique, QS promet de créer plus de 300 000 emplois verts d’ici 2030. Pour y parvenir, le parti mise sur la valorisation de la biomasse forestière, la création d’un marché national du bois d'oeuvre, les investissements dans l’énergie éolienne et la transition vers un modèle d’agriculture biologique.
« La sauvegarde de notre environnement, c’est le grand défi de notre époque. S’embourber dans l’exploitation du gaz et du pétrole, c’est regarder en arrière. Faire la transition vers une économie sans pétrole, c’est regarder vers l’avenir », a affirmé le co-porte-parole solidaire.
La question de l’urne
Gabriel Nadeau-Dubois croit que le chef libéral fait fausse route en déclarant que la question de l’urne sera celle de l’immigration.
« Depuis quelques jours, on a posé aux politiciens une drôle de question : quelle sera la question de l’urne? Philippe Couillard souhaite que ce soit l’immigration, et c’est facile à comprendre : c’est en divisant les Québécois sur ce sujet que les libéraux se sont maintenus au pouvoir pendant 15 ans », a-t-il dit.
La formation politique de gauche croit pour sa part que l’environnement constitue la question de l’urne pour cette élection.
« Pour Québec solidaire, c’est clair : la lutte aux changements climatiques doit être la question de l’urne. Je veux être clair : ce qui devrait nous faire peur, ce n’est pas l’arrivée d’immigrants. Ce qui devrait nous faire peur, c’est que la pollution est en train de brûler la planète », a-t-il précisé.