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Les libéraux accusent François Legault d'instrumentaliser la francisation des immigrants

Marie Montpetit et Christine St-Pierre sont en point de presse.

Les candidates libérales Marie Montpetit et Christine St-Pierre ont été désignées pour revenir sur la déclaration de François Legault concernant la francisation des immigrants.

Photo : Radio-Canada

Radio-Canada

Le Parti libéral (PLQ) est passé à l'attaque vendredi au sujet de la francisation des immigrants, usant d'un florilège d'adjectifs faisant la part belle à la langue officielle du Québec pour qualifier la sortie du chef de la Coalition avenir Québec (CAQ) qui, la veille, a évoqué le risque « que nos petits-enfants ne parlent plus français ».

Un texte de Joëlle Girard

En conférence de presse, les candidates libérales Christine St-Pierre et Marie Montpetit ont parlé d'une « campagne de peur », se sont dites « scandalisées » et ont qualifié d’« inacceptable » et de « déplorable » la déclaration de François Legault.

En point de presse, en fin de journée jeudi, M. Legault a évoqué le fait que l’identité québécoise peut se trouver menacée si les immigrants « n’apprennent pas le français, comme c’est le cas actuellement ».

Interrogé sur la nature du risque pour les Québécois, il a répondu du tac au tac : « Un risque? Que nos petits-enfants ne parlent plus français. Je ne voudrais pas avoir à me reprocher ça ».

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Attaqué de front par le chef de la CAQ, le PLQ n’a pas commenté la déclaration de M. Legault avant vendredi.

« Nous sommes tout à fait scandalisées par les déclarations de François Legault d’hier concernant la francisation et le fait français au Québec […]. C’est absolument inacceptable de dire des choses comme celles-là, c’est vraiment faire peur au monde », s’est indignée Mme St-Pierre, qui est ministre de la Francophonie dans le gouvernement sortant.

« C’est extrêmement déplorable d’entendre ce genre de campagne de peur, d’instrumentaliser la question importante de la promotion et de la protection de la langue française à des fins purement électoralistes », a ajouté Mme Montpetit, qui est pour sa part responsable de l’application de la Charte de la langue française.

Quand on n'a rien à proposer, c’est exactement le genre de chose qu’on dit, comme M. Legault.

Une citation de Marie Montpetit, candidate libérale dans Maurice-Richard, à Montréal

« Il faut rappeler que 94,5 % des gens au Québec parlent le français. Je me permets de le répéter. C’est une statistique. Elle a été confirmée à plusieurs reprise », a-t-elle ajouté.

Le pourcentage avancé par Marie Montpetit provient du dernier recensement réalisé par Statistique Canada en 2016. On l’obtient en additionnant le taux des résidents québécois qui ont affirmé connaître le français seulement (50 %) à ceux qui ont affirmé connaître le français et l’anglais (44,5 %).

« Le français se porte bien au Québec. Il faut demeurer vigilant, ce que l’on fait, mais les chiffres nous démontrent que les actions que nous avons posées sont bonnes », a conclu Mme Montpetit, rappelant que c'est un premier ministre libéral, Robert Bourassa, qui a fait du français la langue officielle du Québec « en 1976 ». La loi 22 avait, en réalité, été adoptée en 1974. Trois ans plus tard, le gouvernement du Parti québécois faisait adopter la Charte de la langue française, ou loi 101.

Des visions opposées

Plus tôt dans la journée, Philippe Couillard s’est également exprimé sur la polémique. Les Québécois qui viennent d’ailleurs contribuent à « nourrir », voire « renforcer », l’identité québécoise, a dit le chef libéral.

« Ces nouveaux venus augmentent la solidité de notre identité. […] Tous les enfants de ces personnes, dès la première génération, sont scolarisés en français, a-t-il rappelé. Imaginez le nombre de générations par la suite qui vont être complètement francophones. Moi, je n’ai aucune crainte. »

François Legault est sur la sellette concernant l'immigration depuis qu'il a indiqué que son parti réduirait dès 2019 le nombre de nouveaux arrivants au Québec « de 50 000 à 40 000 », soit une diminution de 24 % comparativement au nombre admis en 2017.

Il souhaite obtenir l'aval du premier ministre canadien, Justin Trudeau, pour réduire proportionnellement le nombre d'immigrants dans les trois catégories de nouveaux arrivants, soit l'immigration économique, la réunification familiale et l'accueil de réfugiés. Le Québec n'a compétence que pour l'immigration économique.

Selon le dernier recensement, le Québec a accueilli 53 084 immigrants en 2016. De ce nombre, 59,5 % étaient des immigrants économiques.

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