Les militaires canadiens interdits de cannabis avant leur service

Les Forces canadiennes ont dévoilé leur politique concernant le cannabis.
Photo : La Presse canadienne / Lars Hagberg
À environ un mois de la légalisation du cannabis, le commandement des Forces canadiennes établit des règles strictes sur son usage par ses membres. Impossible pour les militaires d'en consommer moins de 8 heures avant leur service. Pour certains postes critiques, les membres devront prévoir un délai de 24 heures après en avoir consommé, et d'autres 28 jours, comme les pilotes d'aéronefs.
Un texte de Louis Blouin, correspondant parlementaire à Ottawa.
La directive dévoilée par les Forces canadiennes ratisse encore plus large que les règles touchant la consommation d'alcool dans l'armée.
En plus d'être interdite sur les heures de travail, la consommation est prohibée pendant toute la durée des opérations ou exercices qui se déroulent au pays ou à l'étranger. Même interdiction lorsqu'ils sont à bord de vaisseaux, de véhicules ou d'aéronefs.
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Qu'ils soient militaires ou civils, tous les employés de la Défense nationale ne pourront pas consommer 8 heures avant leur service. Ceux qui sont appelés à manipuler des armes ou des explosifs devront prévoir 24 heures. Les pilotes, les plongeurs ou les militaires qui travaillent à bord de sous-marins doivent prévoir 28 jours.
Périodes d'interdictions de consommation pour les militaires (exemples)
8 heures :
- précédant tout service
24 heures :
- Manipulation d'armes ou d'explosifs
- Conduite d'un véhicule
- Saut en parachute
- Entretien d'un aéronef militaire
28 jours :
- Travail en milieu hyperbare (sous-marin, plongée)
- Saut en parachute en haute altitude
- Pilote d'aéronef
Complète :
- Pendant la durée d'une opération d'un exercice, d'une formation au pays ou à l'étranger
- Pendant une affectation à l'étranger.
Conséquences
Les soldats qui ne respectent pas cette directive s'exposent à des mesures administratives, disciplinaires et à un renvoi des Forces canadiennes.
Le commandement se réserve le droit d'effectuer un test de dépistage du cannabis par l'urine dans certaines circonstances.
Militaires pouvant se voir imposer un test de dépistage :
- Postes critiques (pilotes, plongeurs, ingénieurs d'essai de vols, etc.)
- Engagés dans une opération, à un exercice ou à une instruction collective à l’échelle internationale d’une durée de 28 jours ou plus
- Affectés hors du Canada
- Militaires soupçonnés d'avoir enfreint la directive
- En cas d'accident ou d'incident
* Source: Défense nationale
Selon le chef d'état-major, c'est une question de sécurité. Dans une note à ses troupes, il écrit: « Tout membre des Forces canadiennes doit comprendre que le cannabis peut affecter l'attention, la fonction cognitive, l'humeur, la mémoire, le jugement et l'habileté motrice ».
Le document rendu public vendredi comporte aussi une description des signes d'intoxication qui doivent guider les officiers.
- Odeur de cannabis
- Yeux rouges ou vitreux
- Volubilité inhabituelle
- Réaction lente
- Inattention
- Mauvaise coordination
* Source : Défense nationale