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Feu vert israélien à la démolition d'un village bédouin

Une vue générale du village de Khan al-Ahmar.

Une vue générale du village bédouin de Khan al-Ahmar, en Cisjordanie occupée.

Photo : Reuters / Mohamad Torokman

Agence France-Presse
Prenez note que cet article publié en 2018 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

La Cour suprême d'Israël a donné mercredi son feu vert à la démolition d'un village bédouin palestinien érigé par ses défenseurs en symbole du sort de ces communautés confrontées à l'occupation et la colonisation israéliennes de la Cisjordanie.

Khan al-Ahmar, village principalement constitué de logements et de structures de fortune situé à l'est de Jérusalem près de colonies israéliennes, retient l'attention de gouvernements européens, de l'ONU et d'ONG qui cherchent à empêcher sa destruction.

Ils arguent que la démolition permettrait d'étendre les colonies et de couper en deux la Cisjordanie, rendant encore plus compliquée la création éventuelle d'un État palestinien indépendant, solution de référence de la plus grande partie de la communauté internationale pour résoudre le conflit avec Israël.

Mercredi, la Cour suprême a rejeté les recours contre la destruction du village. Dès la levée de la mesure judiciaire suspensive, prévue « dans sept jours », les autorités israéliennes pourront mettre en oeuvre l'ordre de démolition, selon la Cour.

Celle-ci avait déjà rejeté en mai un appel des habitants contre la démolition du village, construit illégalement selon les autorités israéliennes, mais avait suspendu provisoirement l'ordre de démolition à la suite de deux recours en justice.

Un village de rechange... près d'une décharge

Les autorités israéliennes ont offert aux habitants de s'installer près d'Abou Dis en Cisjordanie, mais ces derniers refusent, en faisant valoir que l'endroit proposé est situé à proximité d'une décharge, dans une zone urbaine où ils ne pourraient plus faire paître leurs animaux.

Le ministre israélien de la Défense Avigdor Lieberman.
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Le ministre de la Défense israélien Avigdor Lieberman s'est réjoui de la décision de la Cour suprême.

Photo : Getty Images / Pool

Le ministre israélien de la Défense, Avigdor Lieberman, a applaudi sur Twitter la nouvelle décision de la Cour suprême. « Je félicite les juges pour la décision courageuse qu'ils ont prise face aux attaques hypocrites orchestrées par Abou Mazen [Mahmoud Abbas, le président palestinien], la gauche et des pays européens », a-t-il dit.

«  »

— Une citation de  Avigdor Lieberman, ministre israélien de la Défense

Les défenseurs des villageois justifient les constructions sans autorisation par la quasi-impossibilité pour eux d'obtenir des permis dans une grande partie de la Cisjordanie, sous contrôle israélien. Tawfiq Jabareen, avocat des habitants, a accusé la Cour suprême de « suivre le gouvernement de droite israélien ».

Interrogé sur la possibilité que les habitants consentent à partir pacifiquement, l'avocat a dit à l'AFP n'avoir « jamais vu quelqu'un rester les bras croisés quand il est expulsé et qu'on détruit sa maison ».

La colonisation en question

Israël occupe depuis plus de 50 ans la Cisjordanie, où plusieurs communautés de Bédouins se sont installées à l'est de Jérusalem, dans un secteur où, selon des ONG de défense des droits de l'homme, Israël projette d'étendre la colonisation.

Le 4 juillet, plus de 30 personnes ont été blessées, selon le Croissant-Rouge, lors d'affrontements entre forces de l'ordre israéliennes et manifestants, quand des équipements lourds, dont un bulldozer, ont été déployés autour du village.

Entre la Cisjordanie occupée et Jérusalem-Est annexée, plus de 600 000 colons israéliens vivent une coexistence souvent conflictuelle avec près de 3 millions de Palestiniens.

Ces colonies rognent peu à peu les territoires sur lesquels les Palestiniens souhaitent créer leur État, et compromettent la continuité territoriale, donc la viabilité d'un tel État.

La colonisation est illégale au regard du droit international et considérée par une grande partie de la communauté internationale comme faisant obstacle à la paix avec les Palestiniens.

Le gouvernement israélien conteste que les colonies entravent la recherche de la paix et incrimine un refus palestinien d'accepter un État juif dans quelque frontière que ce soit.

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