Il faut cesser de banaliser les canicules, clame la santé publique

Les îlots de chaleur urbains sont de plus en plus nombreux à Québec.
Photo : Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2018 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Après les canicules mortelles cet été, l'Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) rappelle aux partis politiques l'urgence de s'attaquer aux îlots de chaleur.
Un texte de Charles D’Amboise
L’INSPQ souhaite que Québec consacre 1 % de son budget en construction d'infrastructures publiques au verdissement en milieu urbain.
Cette proposition, qui a reçu l’approbation d’une trentaine d’organisations, dont les villes de Québec et de Montréal, a fait l’objet d’une rencontre entre plusieurs ministères cet été. Mais elle n'a toujours pas débouché sur une politique.

Pierre Gosselin est médecin affilié au programme climat et santé de l'INSPQ
Photo : Radio-Canada
Le Dr Pierre Gosselin, affilié au programme climat et santé de l'INSPQ, souligne que la politique d’aménagement urbain vise à diminuer la chaleur en milieu urbain, mais aussi à améliorer l’état de santé des citoyens. « On dépollue en améliorant la qualité de l’air. […] On crée des endroits où les gens peuvent faire de l’exercice », explique-t-il.
Bizarrement, au Québec, il y a comme une acceptation du fait qu'on meure lorsqu'il y a une canicule.
Qu’en pensent les partis?
En pleine campagne électorale, la question fait son chemin chez trois des principaux partis interrogés par Radio-Canada.
Le Parti québécois (PQ) souhaite s’attaquer aux îlots de chaleur, mais veut réviser les engagements financiers en la matière. « Promettre 1 % du budget dans les infrastructures vertes, ça doit être discuté avec l’ensemble des intervenants », indique le candidat péquiste dans Louis-Hébert, Normand Beauregard. La priorité selon le PQ? S'attaquer aux modes de transport en valorisant le transport en commun, entre autres.
Si Québec solidaire (QS) était porté au pouvoir, la politique proposée par l’Institut serait « fort probablement adoptée », affirme Sol Zanetti, candidat de QS dans Jean-Lesage. La formation de gauche veut inscrire ce genre de politique dans un plan global, dont la priorité serait de « tout miser sur le transport en commun ». « Il faut arrêter de construire des routes, sauf quand c’est pour des raisons de sécurité », affirme-t-il.
Le Parti libéral n’est pas en mesure d’identifier une priorité face aux changements climatiques en raison de nouveaux engagements qui seront prochainement dévoilés.
La candidate libérale dans Louis-Hébert, Julie-Maude Perron, affirme que le gouvernement sortant voit d’un bon œil la politique proposée par l’INSPQ. « Au ministère de l'Environnement, cette politique-là, ils en ont pris connaissance, ils sont en train de l'analyser et de l'adresser », souligne-t-elle.
La Coalition avenir Québec a décliné nos demandes d'entrevue.
Selon l'Institut, la politique de verdissement coûterait 170 millions de dollars par année.
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