Québec solidaire veut développer un réseau public de fibres optiques haute vitesse
Manon Massé et Gabriel Nadeau-Dubois misent sur Réseau Québec pour fournir Internet haute vitesse dans les régions rurales.
Photo : Radio-Canada / Vianney Leudiere
Québec solidaire (QS) a dévoilé son intention de créer un réseau public de fibres optiques pour garantir une connexion Internet rapide et moins chère à l'ensemble des régions de la province.
Un texte de Yannick Donahue
Les porte-parole de la formation politique, Gabriel Nadeau-Dubois et Manon Massé, croient que la fondation de Réseau Québec permettrait de desservir les régions éloignées tout en faisant concurrence à l'actuel « cartel des télécommunications ».
Ils ont expliqué les détails de cet ambitieux projet en point de presse à Rouyn-Noranda, dimanche matin, troisième jour de leur tournée en Abitibi-Témiscamingue.
« Alors que les géants des télécommunications comme Bell et Vidéotron bénéficient de généreuses subventions publiques, le coût de leurs services est en moyenne 30 % plus cher qu’en France, en Allemagne, en Australie, en Italie et au Royaume-Uni sans couverture équivalente », affirme Québec solidaire dans un communiqué.
Gabriel Nadeau-Dubois a dénoncé les prix exorbitants demandés par les entreprises de télécommunications.
« »
Absence de concurrence
Il a souligné que quelques géants du web se partagent un marché sans concurrence. Selon lui, les fournisseurs locaux sont dépendants de ces quelques grands joueurs qui imposent leurs lois.
« Le constat de Québec solidaire est clair : les entreprises privées ont échoué. Le gouvernement n’a plus le choix d’intervenir. C’est le développement économique des régions qui en dépend », a-t-il déclaré.
Manon Massé a quant à elle indiqué que l’objectif est de fournir le service « que les géants des télécoms n’ont pas réussi depuis 20 ans maintenant à installer partout sur notre territoire ».
« Cela n’a aucun sens. Les consommateurs sont pris au piège. Il faut briser le cartel des télécoms. Il faut faire baisser le coût d’Internet. Il faut plus de concurrence. C’est à cela que va servir Réseau Québec », a ajouté Gabriel Nadeau-Dubois.
Le projet
Réseau Québec serait une société d’État qui aurait pour mandat de bâtir son propre réseau de fibres optiques. La nouvelle entreprise serait propriétaire et gestionnaire des infrastructures et non un fournisseur Internet.
L'infrastructure de Réseau Québec serait publique. La société d’État établirait des partenariats avec des fournisseurs régionaux d’accès à Internet, qui eux offriraient le service à la population. Ces fournisseurs seraient publics, privés ou coopératifs.
« »
Dans le cadre des partenariats avec les fournisseurs locaux, la nouvelle entreprise instaurerait un mécanisme de prix plafond afin de garantir des coûts abordables pour les consommateurs.
Québec solidaire entend déployer la technologie sans fil 5G en commençant par « les régions [les] plus mal desservies » de la province.
La Fondation de Réseau Québec s’effectuerait dans un premier mandat. Selon le parti, il s'agit d’un investissement de 2,5 milliards de dollars.
L'objectif visé par cette proposition est de ramener les tarifs d’Internet à la moyenne de ceux des pays du G7.
L'expérience de la Saskatchewan
Un modèle similaire existe en Saskatchewan, mentionne le parti.
Une société d'État du nom de SaskTel dessert des centaines de milliers de clients grâce à une connexion LTE rapide dans les régions rurales.
SaskTel offre ce service Internet haute vitesse pour deux fois moins cher que la moyenne canadienne, selon QS.
« En 2018, l’accès à Internet à haute vitesse, c’est la différence entre une région qui réussit et une région qui décline. C’est un facteur déterminant pour garder et attirer des jeunes familles. Avec Réseau Québec, le Québec va rattraper son retard, et nos régions pourront enfin accéder au potentiel de l’économie numérique », a affirmé Gabriel Nadeau-Dubois.
Seulement 6 % des ménages québécois disposent d’une connexion à très haute vitesse.
Québec solidaire veut également présenter une loi nationale qui va garantir la neutralité du net et protéger les données personnelles des gens.