DPJ : la ministre sortante Lucie Charlebois piquée au vif par Sonia LeBel

La candidate dans Champlain déplore la lenteur de l'enquête de la CDPDJ sur la situation en Mauricie.
Photo : Radio-Canada
La ministre déléguée à la protection de la jeunesse sortante, Lucie Charlebois, a fortement réagi aux propos tenus par Sonia LeBel dimanche, lors de son lancement de campagne dans Champlain, au sujet des problèmes à la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ).
Un texte de Sarah Désilets-Rousseau
En s’adressant à ses partisans, Sonia LeBel avait indiqué qu'elle ferait du dossier de la DPJ une priorité.
Elle a déploré la lenteur de l'enquête de la Commission des droits de la personne (La CDPDJ) en Mauricie et a dit vouloir s'attaquer au manque de ressources et à la lourdeur administrative dans le traitement des dossiers concernant les enfants vulnérables.
De passage dans les circonscriptions de Trois-Rivières et de Champlain jeudi, la ministre sortante a semblé visiblement irritée par ces propos, d’autant plus, à son avis, qu’ils viennent d’une avocate.
Je trouve ça assez indécent.
La CDPDJ, c’est un tribunal. On n’a pas le droit, comme intervenant politique, d’aller s’immiscer là-dedans. Au contraire, ces gens-là nous font des recommandations. Je trouve qu’elle part bien mal sa carrière. Elle serait mieux de rester en droit
, a déploré Lucie Charlebois.
Lucie Charlebois estime avoir agi dans le dossier de la DPJ. Elle indique que le ministère de la Santé a investi ces dernières années plusieurs millions de dollars pour du soutien aux intervenants et l’ajout de ressources, de même que pour contrer les fugues.
Sonia LeBel persiste et signe
Aux propos de la ministre sortante, Sonia LeBel a répliqué qu'une enquête de la Commission des droits de la personne ne signifie pas qu'on ne doit pas agir en amont.
Je suis surprise surtout de la réaction de la ministre Charlebois dans ce dossier-là. Je pense que ça n’a rien à voir avec la profession d’avocate et si c’est ça être un politicien, ne pas intervenir quand il y a des problèmes, il faut vraiment que les choses changent
, indique-t-elle.
Encore récemment, ça a pris plus que 300 jours pour qu’on intervienne après un signalement. Quand on parle de la santé et de la sécurité de nos enfants, chaque jour compte.
Sonia LeBel a réitéré son inquiétude face aux problèmes actuels à la DPJ en Mauricie et elle souhaite agir rapidement si elle est élue.
Mon propos n’est pas contre les gens qui interviennent auprès des enfants, mon propos est contre la structure et contre le fait qu’il n’y a pas eu de leadership dans ce dossier-là de la part de la ministre. Les gens sur le terrain, les intervenants, ont besoin d’aide. Ils sont débordés
, déplore-t-elle.
Sonia LeBel a répondu à nos questions alors qu'elle déposait officiellement son bulletin de mise en candidature auprès du bureau du Directeur du scrutin.