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Après deux années de feux de forêt destructeurs, l'avenir s'annonce difficile en C.-B.

Épaisse fumée et cendres après le passage d'un feu de forêt à Princeton en Colombie-Britannique en juillet 2017.

Les feux ont brûlé plus de 12 000 kilomètres carrés de forêts en Colombie-Britannique en 2017. Cette année, plus de 9640 kilomètres carrés ont été ravagés depuis le début de la saison.

Photo : Radio-Canada / Peter Scobie

Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2018 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Des scientifiques prédisent depuis plusieurs années que les saisons des feux de forêt risquent de devenir de plus en plus longues et destructrices en Colombie-Britannique en raison du réchauffement climatique, mais l'intensité des incendies des deux dernières années demeure surprenante pour certains experts.

« Les conditions auxquelles nous nous attendions en 2050 commencent à être observées beaucoup plus tôt que prévu », dit le consultant en écologie de Chilliwack Robert Gray, qui se spécialise dans les questions liées aux feux de forêt.

Selon lui, les incendies records qui ont ravagé la Colombie-Britannique en 2017 et ceux qui continuent de faire rage cet été forceront les chercheurs à réviser les modèles servant à prédire les conditions qui favorisent les feux de forêt. « C’est extrêmement compliqué d’essayer de modéliser les changements climatiques », souligne-t-il.

Robert Gray affirme que plusieurs éléments contribuent à aggraver la situation. D’après lui, le manque d’allumage contrôlé par les autorités et par les Premières Nations dans les dernières décennies fait en sorte que les forêts de la province sont riches en combustibles ayant le potentiel d’alimenter les incendies.

L’impact des changements climatiques

Pour Mike Flannigan, professeur spécialisé en feux de forêt à l’Université de l’Alberta, ce sont les changements météorologiques qui sont principalement responsables des conditions observées en Colombie-Britannique et ailleurs au pays.

« Depuis des années, des confrères et moi soutenons que l’augmentation du territoire ravagé par les incendies à travers le Canada, qui a doublé depuis le début des années 70, est due aux changements climatiques causés par l’humain », dit-il.

Les températures chaudes et sèches qui ont permis aux feux de forêt de prendre de l’ampleur en Colombie-Britannique durant les deux dernières années sont dues à un corridor de haute pression, qui est demeuré au-dessus de la province pendant une grande partie de l’été, selon les météorologistes.

Un feu de forêt brûle dans une montagne à l’est de Cache Creek en Colombie-Britannique, le 10 juillet 2017.
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Un feu de forêt brûle dans une montagne à l’est de Cache Creek en Colombie-Britannique le 10 juillet 2017.

Photo : La Presse canadienne / Darryl Dyck

Mike Flannigan explique que l’air se trouvant sous ce corridor se réchauffe et s’assèche, créant les conditions idéales pour la propagation des feux de forêt lorsque la situation se prolonge plus d’une semaine.

D’après lui, ce phénomène météorologique est dû au réchauffement de l’Arctique, qui entraîne un affaiblissement du courant-jet polaire de l’hémisphère Nord.

« Certaines recherches suggèrent qu’à cause de la fonte de l’Arctique, la côte ouest représente une zone privilégiée pour ce corridor de haute pression », soutient le professeur.

«  »

— Une citation de  Mike Flannigan, professeur spécialisé en feux de forêt à l'Université de l'Alberta

Se préparer pour les années à venir

Les efforts pour réduire les émissions de gaz à effets de serre pourraient avoir des effets à long terme, selon Robert Gray et Mike Flannigan, mais ils croient tous les deux que ces effets ne se feront sentir que dans plusieurs décennies.

En attendant, ils souhaiteraient que davantage de mesures soient mises en place, comme le nettoyage des forêts et des opérations d’allumage contrôlé. Les deux spécialistes croient également qu’il faudrait permettre aux feux de forêt de brûler librement lorsque ni vie ni infrastructures ne sont menacées.

« Nous devons apprendre à vivre avec le feu, à coexister avec le feu, affirme Mike Flannigan. Il n’y a pas d’autre solution. »

Avec les informations de Bethany Lindsay

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