Automobile, acier et agriculture : les priorités de l’Ontario dans les négociations à Washington

Les trois pays essaient de conclure une entente d’ici vendredi.
Photo : Associated Press / Judi Bottoni
Le gouvernement ontarien suit de près les pourparlers de la délégation canadienne avec les États-Unis et le Mexique. Une entente de principe concernant le libre-échange a été conclue lundi entre ces deux pays.
Un texte de Philippe de Montigny
Le ministre ontarien du Développement économique, de la Création d’emplois et du Commerce, déjà outré par les droits douaniers imposés par l’administration américaine sur l’aluminium et l’acier, ne veut pas voir le Canada exclu de ce nouvel accord.
La menace des droits de douane sur les voitures fabriquées au Canada est extrêmement préoccupante pour l’Ontario, car un emploi sur cinq dans la province dépend du commerce et de l’investissement entre le Canada et les États-Unis
, indique Jim Wilson dans une déclaration.
Le ministre en a discuté mardi avec la ministre fédérale Chrystia Freeland, qui est à Washington, pour s’assurer que les secteurs de l’automobile, de l’acier et de l’agriculture en Ontario soient au cœur des négociations.
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L’industrie automobile ontarienne contribuait l’an dernier à près de 94 % des exportations canadiennes vers les États-Unis dans ce secteur. Plus des trois quarts de l’acier canadien exporté vers notre voisin du sud viennent d’ailleurs de l’Ontario.
Parce que les chaînes de production sont très intégrées, ces secteurs américains, particulièrement celui de l’automobile, ont beaucoup à perdre sans l’Ontario et le Canada, souligne Daniel Schwanen, vice-président de la recherche de l’Institut C.D. Howe.
Les pertes d’emplois se chiffreraient, selon lui, à des dizaines de milliers
dans l’industrie canadienne de l’automobile.
« »
Quoi qu’il en soit, plusieurs petites villes en Ontario dépendent de ces secteurs. L’incertitude et la menace de nouveaux tarifs, en pleines négociations, font déjà mal à l’économie, estime le professeur de droit de l’Université Sherbrooke David Pavot.
Quand on discute avec des entreprises, elles n’investissent plus au Canada parce que ce qui les dérange, ce n’est pas tant la menace des tarifs ou la menace d’un ALENA déchiré. C’est l’incertitude du climat d’affaires
, dit-il.
Les trois parties semblent toutefois déterminées à en arriver à une entente d’ici vendredi.