La CAQ réitère sa promesse de redonner aux familles 700 M$ de taxes scolaires « injustes »

Avec son annonce sur l'uniformisation des taxes scolaires, le chef caquiste François Legault convoite notamment les électeurs de Terrebonne, où le député sortant, le péquiste Mathieu Traversy, sollicite un quatrième mandat.
Photo : Radio-Canada / Mathieu Potvin
Prenez note que cet article publié en 2018 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le chef François Legault a répété dimanche qu'un gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ) ramènerait le taux de taxation scolaire à un niveau plus juste entre les régions, dénonçant une « loterie libérale ». La CAQ a toutefois choisi de faire sa conférence de presse devant des maisons qui viennent de bénéficier de baisses de taxes scolaires de plus de 60 %.
Un texte de Julie Marceau (Nouvelle fenêtre)
La « loterie libérale de la taxe scolaire » n’a plus sa place, selon le chef de la CAQ, qui a cité dimanche l'exemple de la différence du taux de taxation entre la région des Laurentides et celle de Lanaudière.
« C'est deux fois et demie plus élevé dans Lanaudière [...] c'est totalement injuste! », affirme François Legault.
Pour illustrer cette « injustice », la CAQ a préparé toute une opération médiatique dimanche dans la ville de Terrebonne, devant deux maisons situées à la jonction des régions de Lanaudière et des Laurentides.
Selon les chiffres de la CAQ, les propriétaires de la région des Laurentides paient en moyenne 269 $ pour une résidence estimée à 280 000 $. À l'est, dans Lanaudière, un propriétaire d'une maison de même valeur doit plutôt débourser 690 $.

Deux maisons situées dans la Ville de Terrebonne qui sont à cheval sur la frontière entre Lanaudière et les Laurentides. Les propriétaires de la maison grise devant laquelle se trouve une pancarte à vendre ont donc des taxes scolaires 2,7 fois plus élevées que l'autre résidence.
Photo : Radio-Canada / Mathieu Potvin
Ce que la conférence de presse ne disait pas, c'est que ces propriétaires ont vu leurs avis d'imposition chuter de 65 % et 63 % respectivement, après vérification du rôle d'évaluation de la Ville de Terrebonne.
Le premier ministre sortant, Philippe Couillard, a réagi dimanche à l'annonce de la CAQ.
« Notre baisse de taxe scolaire rétablit l'équilibre à l'intérieur d'une même région. Ça coûte déjà 672 millions de dollars en compensation aux commissions scolaires. Il faut en rester là. Le [sic] 700 millions de dollars de plus que Legault veut ajouter ne servira pas du tout aux écoles », a déclaré le chef libéral.

François Legault durant la conférence de presse visant à dénoncer ce qu'il qualifie de «loterie libérale» concernant la différence du taux de taxes scolaires entre les régions.
Photo : Radio-Canada / Mathieu Potvin
Le chef de la CAQ, qui promettait en 2014 d'abolir la taxe scolaire, justifie ce changement par ce qu'il qualifie d'erreurs libérales qui se sont accumulées au fil des ans, par exemple la « taxe famille », soit la modulation des tarifs des services de garde en fonction des revenus des familles.
La ville de Terrebonne est située dans la circonscription de Terrebonne, un château fort péquiste, si l'on excepte un bref flirt avec l'Action démocratique du Québec (ADQ) en 2007-2008. Le député sortant Mathieu Traversy sollicite actuellement son quatrième mandat.
Legault monte le ton
De passage en après-midi au Marché 440, dans la circonscription de Sainte-Rose, à Laval, M. Legault s'est vivement emporté contre les réactions de ses adversaires libéral et péquiste, Philippe Couillard et Jean-François Lisée, qui ont vertement critiqué son plan visant à offrir la prématernelle 4 ans sur l'ensemble du territoire québécois.
« J'en reviens pas! », s'est exclamé le chef caquiste, visiblement piqué au vif. « C'est comme si le PQ et le Parti libéral ne comprenaient pas que nous avons le devoir d'offrir les meilleurs services à nos enfants. »
Selon M. Legault, son programme comprendrait des investissements d'environ 450 millions de dollars par année, soit un peu plus de 330 millions pour embaucher et payer les salaires d'un peu plus de 2700 enseignants et près de 115 millions pour construire les classes supplémentaires nécessaires pour accueillir les enfants envoyés à la prématernelle.
Quand les journalistes lui ont demandé où seraient installés ces nouveaux locaux alors que l'espace manque, particulièrement dans la région métropolitaine, François Legault a assuré qu'« il y a encore de la place pour des agrandissements », quitte à « installer temporairement des classes modulables », voire « construire de nouvelles écoles ».