Début de campagne effréné au PQ : Lisée pourra-t-il tenir le rythme?

Le chef péquiste, Jean-François Lisée, a déjà participé à une quinzaine d'activités depuis jeudi.
Photo : Radio-Canada / Jérôme Labbé
Deux points de presse dans le même avant-midi; deux ou trois arrêts en quelques heures dans des circonscriptions-clés; des entrevues en direct pour la télévision; un rassemblement militant tous les soirs; des discours qui s'éternisent... Le chef du Parti québécois (PQ), Jean-François Lisée, multiplie les événements depuis le lancement de la campagne électorale, jeudi. Sera-t-il en mesure de maintenir la cadence jusqu'au 1er octobre?
Un texte de Jérôme Labbé (Nouvelle fenêtre)
Au PQ, les journées commencent tôt. Très tôt.
Lancés sur la route dès 8 h, voire avant, les autocars ne s’arrêtent pas avant la tombée de la nuit. Jeudi, ils sont même rentrés à Montréal vers 23 h, après un rassemblement à Sainte-Sophie, dans la circonscription de Prévost.
Même les observateurs rompus à l’exercice s’étonnent de voir l’emploi du temps pour le moins chargé de Jean-François Lisée. Surtout comparé à celui de ses adversaires, dont le nombre d’activités quotidiennes demeure pour l’instant plus limité.
Nombre de circonscriptions visitées par les chefs des quatre principaux partis depuis jeudi :
- Jean-François Lisée (PQ) : 12 (Borduas, Maurice-Richard, Masson, Prévost, Gouin, Mercier, Chambly, Sainte-Rose, Laval-des-Rapides, Sainte-Marie–Saint-Jacques, Rosemont et Marie-Victorin);
- Philippe Couillard (PLQ) : 8 (Maskinongé; Trois-Rivières, La Peltrie, Jean-Lesage, Chauveau, Vanier-Les Rivières, Taschereau et Portneuf);
- François Legault (CAQ) : 7 (Louis-Hébert, Portneuf, Beauharnois, Châteauguay, Huntingdon, Verchères et Montarville);
- Manon Massé et Gabriel Nadeau-Dubois (QS): 8 à deux (Laurier-Dorion, Sainte-Marie–Saint-Jacques, Rosemont, Hochelaga, Gouin, Taschereau, Sherbrooke, Jean-Lesage).
Malgré sa troisième place dans les sondages, le principal intéressé, lui, assure ne pas être mû par l’énergie du désespoir.
« Je me sens mû par l’énergie de l’espoir », a-t-il corrigé, samedi, lors d’une mêlée de presse dans un jardin communautaire de Rosemont.
« Et puis ceux qui m’ont suivi pendant la campagne au leadership sont habitués à mon rythme, a-t-il ajouté. Moi, je ne suis pas venu pour me reposer. Je suis venu pour travailler; je suis venu pour parler; je suis venu pour rencontrer les Québécois; je suis venu pour faire des propositions; je suis venu pour les aviser du danger qu’il y a dans les propositions de mes adversaires. Alors, j’adore ça. »
« »
Reposé
Il est vrai que M. Lisée a pris des vacances cet été, contrairement au chef caquiste François Legault, notamment pour passer du temps avec ses enfants. Il en est sorti ragaillardi, soutient son entourage.
« Si c’était juste de lui, on ferait des journées de 18 heures », souffle l’attaché de presse Mathieu Lavigne. « Et puis M. Lisée est conscient de l’importance d’être présent sur le terrain, surtout au début d’une campagne électorale. »
« Le fait de commencer dans la région de Montréal nous permet aussi de faire plusieurs circonscriptions dans la même journée », explique-t-il. « Mais ce ne sera pas comme ça pendant toute la campagne. »
Ce rythme effréné – qu’on observe habituellement en fin de campagne, et non dans ses tout débuts – risque pourtant de se maintenir dimanche, avec les assemblées d’investiture de M. Lisée dans Rosemont et de la vice-chef Véronique Hivon dans Joliette.
« Il faut vraiment maximiser chaque journée », explique l’attachée de presse Laurie Comtois. « C’est important de montrer qu’on est en feu. »
La caravane péquiste quittera ensuite la région montréalaise lundi pour une petite tournée régionale. Il faudra toutefois être rentré jeudi pour un rassemblement dans la circonscription de Pointe-aux-Trembles, où l’ex-député Jean-Martin Aussant tentera de se faire élire, le 1er octobre.
Les organisateurs du parti devront aussi prendre en considération les limites fixées par la Société de l’assurance automobile du Québec aux chauffeurs d’autocars… dont les journées de travail ne peuvent pas dépasser 14 heures.