La moitié de la Plaza St-Hubert sans arbre et sans marquise
À l'intersection des rues Saint-Zotique et Saint-Hubert, les travaux en cours ont défiguré la Plaza.
Photo : Radio-Canada / Benoît Chapdelaine
Depuis le début des travaux de réaménagement de la rue Saint-Hubert, en début de semaine, la différence est frappante entre la partie sud de la Plaza, demeurée intacte avec ses marquises, ses arbres, ses voitures et ses nombreux piétons, et la partie au nord de la rue Saint-Zotique.
Un texte de Benoît Chapdelaine
Le vaste chantier, dénué de toute végétation, accueille des travailleurs armés de marteaux-piqueurs ou autres outils et équipement lourd. De chaque côté, les trottoirs à ciel ouvert sont bordés de clôtures en métal et sont beaucoup moins fréquentés que ceux au sud.
« Je suis très optimiste, tout va bien se passer. Ç’a l'air de bien commencer, je pense qu'on va avoir une très belle rue après », dit Evelyne Zaft, propriétaire de Galerie Décor, boutique établie depuis 1990 sur la Plaza St-Hubert.
« Jusqu'à maintenant, ça va, on n'a pas eu de problème parce qu'on a des clients fidèles, signale Rosa Lucatuorto, de la boutique de vêtements pour hommes Dozier, une enseigne également établie depuis longtemps sur la Plaza. On va voir dans quelques mois, quand la neige va commencer à tomber. »
La clientèle est en effet habituée à circuler à l'abri des intempéries depuis l'installation de la marquise, dans les années 80. Une nouvelle marquise, beaucoup plus légère, sera installée l'été prochain, quand les travaux d'infrastructures seront complétés.
En attendant, la vue complètement dégagée sur les immeubles a aussi ses avantages. « Je trouve ça super intéressant, parce qu'on voit enfin le haut des buildings », observe Victoria, une passante qui s'est établie en 1998 dans le voisinage avec sa famille originaire d'Argentine.
« Je viens maintenant tous les jours, je regarde, j'apprécie, parce qu'avant, on ne les voyait jamais. Il y a encore une architecture ancienne qui rappelle une époque. Ça fait beaucoup réfléchir, je trouve ça vraiment super cool. »
Deux autres passantes ont une vision moins optimiste de la transformation en cours. Les commerces « sont ouverts, mais il n'y a pas de voiture, pas de vie, ce n'est pas animé », dit l'une d'elles, qui n'a pas l'intention d'y magasiner souvent. « Je ne pense pas que tous les clients vont venir comme avant », tranche l’autre.
La préparation des travaux d'infrastructures a eu pour effet de dénuder complètement la Plaza, non seulement en retirant la marquise, mais en abattant des dizaines d'arbres dont les racines s'enfoncent profondément dans le sol.
« Tous les arbres allaient de toute manière mourir à cause des travaux. Il n'y avait aucun moyen de les préserver ou de les transplanter », explique le maire de l’arrondissement de Rosemont–La Petite-Patrie, François Croteau.
« »
La direction de la Plaza est satisfaite
La Société de développement commercial (SDC) de la Plaza St-Hubert est satisfaite des travaux menés jusqu'à maintenant sur l'artère.
Des panneaux bien visibles indiquent que les commerces sont ouverts et des signaleurs aident les clients à traverser la rue entre les intersections.
Plusieurs locaux sont néanmoins vacants et des commerces affichent des baisses de prix jusqu'à 80 % le long du chantier.
Il n'y a cependant pas de quoi s'inquiéter, selon le directeur général de la SDC.
« La plupart des fermetures ne sont pas liées aux travaux, dit Mike Parente, dont le père vend toujours des chaussures sur la Plaza. C'était des retraites, des gens dont le bail s'est terminé et qui n'ont pas voulu continuer. Par contre, tous les édifices, sauf un, vont bientôt accueillir de nouveaux commerces. C'est une très bonne nouvelle. On a quand même obtenu de bons investissements, dans la dernière année, de la part de commerces qui ont ouvert boutique rue Saint-Hubert. On est très contents, très confiants. »
Pour l'heure, les commerçants ne déplorent pas de baisse importante de chiffre d'affaires, poursuit M. Parente. La Plaza accueillera d'ailleurs en octobre, dans la partie en chantier, l'un des premiers comptoirs de cannabis du Québec.
Il y aura sans doute de nombreux clients, chantier ou pas.