Québec consulte pour protéger la dernière forêt vierge de la Capitale-Nationale

Des billes de bois lors d'opérations forestières.
Photo : La Presse canadienne / Jacques Boissinot
À la suite des révélations de Radio-Canada sur les coupes forestières qui menaçaient la dernière forêt vierge de la Capitale-Nationale, Québec annonce que les opérations forestières 2018-2019 dans le secteur du lac à Moïse n'iront pas de l'avant tant que tous les intervenants touchés n'auront pas été consultés, dont la nation huronne-wendat.
Un texte de Maxime Corneau
Radio-Canada révélait en début de semaine que le plan opérationnel du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs prévoyait des coupes de 2018 à 2023 dans la forêt du lac à Moise, au nord de Portneuf. Cette forêt est reconnue par plusieurs experts comme étant la dernière forêt intacte dans le sud du Québec.
Le ministre des Forêts, Luc Blanchette, a déclaré par voie de communiqué que des discussions seront entamées afin de trouver une solution avec tous les « partenaires ».
Tant que de nouvelles mesures de protection et d’harmonisation ne seront pas convenues avec les parties prenantes, concernant les secteurs de coupe pour l’année 2018-2019, le ministère n’ira pas de l’avant avec les opérations forestières.
« Une église écologique »
Le professeur de foresterie de l’Université Laval, Louis Bélanger et le grand chef de la communauté huronne-wendate, Konrad Sioui, avaient tous deux demandé au ministre de décréter un moratoire immédiat.
Konrad Sioui dénonçait que le secteur du lac à Moïse avait permis la découverte d’artefacts ainsi que de peintures rupestres dans le passé. Il craignait que ces « preuves d’occupation » soient détruites par les opérations forestières.
« C’est une très bonne nouvelle. Je le savais que le ministre aurait une oreille attentive », s’est réjoui Konrad Sioui lorsqu’il a appris que le ministère entendra leurs positions.
Il espère que le ministre Luc Blanchette mettra en place rapidement un comité avant d’amorcer des négociations. « Je vais le féliciter de la décision. C’est dans l’intérêt commun », a conclu le grand chef Sioui.