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Bienvenue au camp de perfectionnement Fortnite pour enfants et ados

Une photo de Philippe-Alexy Blain, un petit garçon de 7 ans aux cheveux châtain bouclés, assis devant un ordinateur.

Philippe-Alexy Blain, 7 ans, a pu participer au camp de Fortnite grâce aux bons mots de streamers québécois.

Photo : Radio-Canada / Karl-Philip Vallée

Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2018 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Oubliez les camps de perfectionnement de soccer, de hockey ou de musique. Quand est venu le temps de trouver une nouvelle activité pour son fils de 7 ans, Jean-Philippe Blain s'est plutôt tourné vers une formation au jeu vidéo Fortnite: Battle Royale. Il a découvert que les bénéfices d'un tel camp vont au-delà de la simple technique de jeu.

Un texte de Karl-Philip Vallée

« Philippe-Alexy est un grand joueur de jeux vidéo, explique Jean-Philippe Blain, qui partage la même passion. Il a des petites lacunes qu’on aimerait corriger et des valeurs qu’on aimerait lui apprendre. »

Le duo participait à l’un des camps de l’Académie Esports de Montréal, qui sont normalement offerts aux adolescents de 12 à 17 ans. Jean-Philippe et Philippe-Alexy Blain ont toutefois bénéficié d’une exception grâce aux bons mots de diffuseurs québécois de parties de jeux vidéo en direct (streamers) qui côtoient le jeune joueur sur leurs chaînes Twitch.

Le programme de l’Académie permet aux participants d'affiner leurs stratégies dans le jeu, mais également de travailler sur des aspects qui n’ont pas nécessairement de lien direct avec leur performance. C’est surtout sur ces éléments à l'extérieur du jeu que M. Blain voulait faire travailler son fils.

« L’un des gros problèmes que Philippe-Alexy avait, selon moi, c’était la façon dont il tenait son clavier, souligne Jean-Philippe Blain. Il a des petits doigts pour un clavier d’adulte. Il fait trop de torsions avec son poignet pour atteindre les touches, alors il risque de faire des tendinites à un jeune âge. Un père ne veut pas ça pour son enfant. »

Avant, pendant et après les parties

M. Blain espérait aussi aider son fils à mieux gérer ses émotions, car celui-ci a tendance à élever la voix en jouant. Selon lui, une formation de ce genre est idéale pour les parents qui ont le même problème. « Dans le cas de Philippe-Alexy, dès le premier soir [suivant la formation], on n’a pas eu besoin de lui demander de baisser le ton une seule fois pendant qu’il jouait. »

Le directeur de l’Académie Esports de Montréal, Patrick Pigeon, dit souvent remarquer des changements positifs chez les jeunes qui fréquentent son établissement. « Ils développent une discipline pour s’organiser et s’entraîner plus sérieusement, explique-t-il. Des parents nous ont dit que leurs enfants jouaient moins depuis la formation. Un père m’a raconté que son fils ne jouait même plus le soir parce qu’on lui a montré comment bien s’entraîner, alors il fait de l’activité physique ou il regarde des vidéos pour s’améliorer. »

Pas une panacée

Jean-Philippe Blain estime toutefois que la formation ne peut pas tout régler et qu’il est essentiel d’inculquer de bonnes habitudes à ses enfants à la maison. Pour sa part, son fils ne peut jouer à l’ordinateur que si son comportement à l’école a été adéquat et s’il a terminé ses devoirs et ses tâches après le souper.

Une photo de Jean-Philippe Blain qui tient son fils Philippe-Alexy dans ses bras. En arrière-plan, une rangée d'ordinateurs est visible.
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Jean-Philippe Blain affirme que la pratique quotidienne des jeux vidéo l'a beaucoup rapproché de son fils Philippe-Alexy.

Photo : Radio-Canada / Karl-Philip Vallée

Le plus souvent, Jean-Philippe joue avec Philippe-Alexy, ce qui lui permet d’encadrer sa séance de jeu et de le surveiller. Ces moments quotidiens les ont beaucoup rapprochés, mentionne-t-il. « Quand il était plus petit, il allait plus vers sa mère, comme elle avait passé plus de temps avec lui après sa naissance et celle de sa petite sœur. Je travaillais et je finissais tard. Quand j’arrivais, c’était devoirs, souper, dodo. Maintenant, on prend 45 minutes et on joue ensemble. »

Comme dans une équipe sportive

Selon le directeur de l’Académie, la méthode d’enseignement utilisée ressemble beaucoup à celle des équipes sportives traditionnelles.

« Fondamentalement, c’est la même chose, mais la clientèle est différente, explique M. Pigeon. Par exemple, des joueurs de football ont souvent une attitude plus extravertie, plus confiante et plus sociale. Les joueurs de jeux vidéo, à l’inverse, sont souvent plus timides. On ne peut pas avoir la même approche. »

Une photo de Patrick Pigeon devant une rangée d'ordinateurs occupés par de jeunes joueurs.
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Le directeur de l'Académie Esports de Montréal, Patrick Pigeon.

Photo : Radio-Canada / Karl-Philip Vallée

Tout comme avec les sports traditionnels, l’accent est mis à la fois sur la performance en cours de partie et sur la discipline en dehors des matchs.

« On essaie de développer aussi les individus. Ça veut dire changer les comportements, les mentalités, essayer d’intervenir dans la gestion de la colère, qui peut être un gros problème chez les joueurs. »

Une très forte demande

L’Académie Esports de Montréal offre actuellement deux programmes de formation. Le premier prend la forme d’un camp de jour d’une semaine pour les joueurs débutants qui veulent apprendre les techniques de base afin de s’améliorer à un jeu. Cette formation inclut des volets théoriques et pratiques ainsi que des séances d’activité physique. Les participants apprennent aussi les rudiments de la diffusion de vidéos en ligne, comme celles que l’on trouve sur Twitch et YouTube. Le tout coûte 250 $.

Le deuxième programme, qui s'adresse aux joueurs plus aguerris, inclut deux ou trois séances de formation intensive en soirée avec un entraîneur spécialisé. Le prix varie de 300 à 900 $.

Patrick Pigeon assure qu’il y a une forte demande pour ces formations. « Pour le camp de jour, on s’attendait à 30 ou à 40 inscriptions, mais on a dépassé les 110, indique-t-il. On a aussi reçu beaucoup de demandes pour les cours du soir. »

Les établissements scolaires souhaiteraient d'ailleurs inclure les sports électroniques dans leurs curriculums ou leurs activités parascolaires, selon M. Pigeon. « C’est là-dessus qu’on travaille le plus, explique-t-il. La demande est vraiment là. On devrait avoir des nouvelles à annoncer assez rapidement. »

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