Le programme, le nom, le logo et les statuts du Bloc pourraient bientôt changer

La refondation du Bloc aura finalement lieu, tel que le souhaitait l'aile jeunesse du parti.
Photo : Radio-Canada
Le Bloc québécois souhaite tourner la page sur la crise vécue au cours des derniers mois. Ses délégués ont accepté le projet de réunification proposé par leur chef intérimaire Mario Beaulieu, qui laisse la porte ouverte à un retour des cinq députés dissidents de Québec debout.
La majorité des délégués ont voté pour repenser le Bloc québécois juste après l’élection québécoise du mois d’octobre en lançant un processus de discussion, dont des colloques régionaux. Ils seront diffusés en ligne.
En janvier 2019, tout sera discuté et pourrait être renouvelé, du programme au nom, en passant par le logo, les statuts et les règlements. Une course à la chefferie se déroulera entre janvier et mars.
« Un message à transmettre à nos collègues qui ont démissionné : deux partis qui veulent défendre le Québec jusqu'au bout, jusqu'à son plein épanouissement, c'est se diviser, ce n'est pas se renforcer. »
Le député Michel Boudrias, un fervent indépendantiste, estime que cette entente permettra de sauver son parti. Il avait quitté le Bloc québécois avec six de ses collègues en février pour finalement revenir après le départ de Mme Ouellet.
« Être résolument indépendantiste et déterminé, ça implique aussi d'agir avec raison », a-t-il affirmé en entrevue.
« La politique, c'est du consensus. Ce n'est pas du compromis, c'est du consensus pour avancer et rallier. Alors, il faut être capable d'avoir une proposition qui satisfasse l'ensemble. »
Victoire pour l'aile jeunesse du parti
Le Forum jeunesse du Bloc Québécois (FJBQ) a salué le choix des délégués d'adhérer au projet de refondation, qu’ils avaient suggéré au cœur de la crise. Philippe Lavoie, conseiller aux communications du FJBQ, juge « historique » la décision des délégués.
« Aujourd’hui, les militants du Bloc Québécois ont fait preuve d’audace, ont fait preuve de confiance en l’avenir. Ils se sont alliés avec leur jeunesse pour que nous allions de l’avant dans ce grand chantier de renouvellement et de rassemblement qu’est le projet de refondation. »
Mme Goyette-Gingras compte ramener les électeurs déçus du Bloc vers le parti et élargir l’électorat.
« C'est un des objectifs de ramener les 10 députés ensemble d'une belle façon, mais aussi de rassembler les indépendantistes et les gens qui ont peut-être par le passé déjà cru au Bloc québécois, qui ont été déçus, ou des gens qui pourraient être attirés par le Bloc québécois et qui ont juste besoin d'un petit "oomph" de plus », a expliqué la présidente de l'aile jeunesse, Camille Goyette-Gingras.
Le Bloc québécois a été plongé dans la pire crise de son histoire en février lorsque sept députés ont claqué la porte. Il s'en est suivi un bras de fer qui a mené en juin à la démission de Martine Ouellet comme chef du parti. Celle-ci venait de perdre la confiance des militants lors d'un référendum qui portait également sur la mission du Bloc québécois. Deux députés démissionnaires ont depuis réintégré les rangs bloquistes.
La crise a fait mal aux finances du parti. Selon le dernier rapport trimestriel publié en juin par Élections Canada, le Bloc québécois a amassé un peu plus de 40 000 $ au cours des mois précédents, soit moins de la moitié des 91 000 $ recueillis un an auparavant. Il rassemble aujourd'hui 15 000 membres en règle.