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L'assurance salaire atteint un nouveau sommet au CISSS de l'Abitibi-Témiscamingue

Deux infirmières dans un corridor d'hôpital

De plus en plus d'employés du CISSS-AT prennent des congés maladie. (archives)

Photo : iStock / gpointstudio

Radio-Canada

Les absences pour congé maladie sont encore en croissance dans le domaine de la santé. Les prestations d'assurance salaire ont atteint un nouveau sommet au Centre intégré de santé et de services sociaux de l'Abitibi-Témiscamingue (CISSS-AT).

Un texte de Jean-Marc Belzile

En 2018, l'organisation a dépensé plus de 14 millions de dollars en assurance salaire, une hausse de 16 % par rapport à l'an dernier.

Depuis la création du Centre intégré de santé et de services sociaux de l'Abitibi-Témiscamingue, il y a trois ans, les prestations d'assurance salaire ont augmenté de façon significative à chaque année.

La hausse de 16 % en 2017-2018 est encore plus élevée que celles des deux dernières années.

Assurance salaire au CISSS de l'A-T :

  • 2016 : 10,6 M$
  • 2017 : 12 M$
  • 2018 : 14,2 M$

Le répondant national pour l'Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux en Abitibi-Témiscamingue (APTS), Jacques-Michel Audet, n'est pas étonné de ces chiffres, puisque dans un récent sondage, 7,8 personnes sur 10 parmi leurs membres affirmaient avoir vécu de la détresse psychologique au travail.

Nous on représente des gens qui aident des gens, là présentement on inculque une façon de performer en fonction des statistiques, on ne travaille pas avec des outils ou des pièces, on travaille avec des êtres humains. On nous demande une performance industrielle, alors c'est l'effet pervers de la réforme qui fait en sorte que nos membres sont en détresse et démotivés. Il y en a beaucoup qui songent à quitter le navire. Ce sont des gens qui, à court et moyen terme, ne seront plus dans le réseau, alors on va vivre une crise encore plus majeure, fait-il valoir.

Le vice-président de la Fédération interprofessionnelle de la santé en Abitibi-Témiscamingue, Michael Bouchard, croit que les stratégies actuelles utilisées par l'employeur pour diminuer les congés maladie ont plutôt l'effet contraire.

Une personne qui quitte pour épuisement professionnel, des fois elle reçoit, après un mois, une demande d'expertise du bureau de santé. On sait que la personne est déjà malade et fragilisée, puis on a un employeur qui la relance aux mois pour faire faire des expertises, alors on ajoute du stress sur la personne et on augmente la durée de l'invalidité, estime-t-il.

Des employés épuisés

Michael Bouchard croit que la priorité est de diminuer la tâche de travail des employés afin d'éviter que la situation ne prenne davantage d'ampleur. Selon lui, les congés maladie sont en moyenne plus longs qu'il y a quelques années.

Il faut que les gens puissent faire leur travail comme il faut dans des heures raisonnables, ne pas toujours avoir des heures obligatoires qui nous pendouillent au bout du nez. Les infirmières sont fatiguées, le personnel est épuisé, on a eu un très gros été avec des ruptures de services à certains endroits. Ces gens-là vont retourner dans leur milieu, ils savent déjà qu'ils vont avoir une surcharge de travail.

Une citation de Michael Bouchard, vice-présient de la FIQ-SISSAT

Je pense qu'il faut leur permettre de respirer, avoir des vacances quand ils veulent, finir leur quart de travail quand il faut. L'entente de principe qu'on a eu avec l'employeur va aider, mais ça ne se fera pas du jour au lendemain, donc à court terme il faut que l'employeur prenne des actions rapidement. Les filles sont essoufflées, on le voit. Les gens quittent, ils on peur de rentrer et de ne pas être capables de partir à la fin de leur quart de travail, témoigne Michael Bouchard.

Le CISSS de l'Abitibi-Témiscamingue élabore en ce moment un plan d'action dans le but de diminuer le taux d'assurance salaire.

L'organisation a préféré ne pas commenter mercredi, mais on assure que les détails de ce plan seront dévoilés cet automne.

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