Les Hells Angels seraient toujours bien ancrés au Saguenay-Lac-Saint-Jean

Des membres de Hells Angels lors d'un grand rassemblement en 2016 à Carlsbad Springs, près d'Ottawa, en Ontario
Photo : La Presse canadienne / Justin Tang
Prenez note que cet article publié en 2018 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Alors que 700 motards et sympathisants des Hells Angels sont réunis en Montérégie cette fin de semaine pour leur rassemblement annuel, le groupe criminel a-t-il encore des assises au Saguenay-Lac-Saint-Jean? Bien que des opérations comme SharQC, en 2009, aient ébranlé la structure, l'ancien enquêteur retraité de la Sûreté du Québec (SQ) Sylvain Tremblay affirme que oui, les Hells Angels sont encore bien présents chez nous.
Sylvain Tremblay a travaillé pendant 29 ans à la Sûreté du Québec. Membre de l'escouade carcajou pendant la guerre des motards et actif pendant l'opération SharQc en 2009, il s'intéresse depuis toujours aux groupes criminels.
Selon le retraité, le trafic de drogue au Saguenay-Lac-Saint-Jean est entièrement contrôlé par le chapitre des Hells Angels de Trois-Rivières.
L'approvisionnement, au Saguenay-Lac-Saint-Jean, doit se faire à 100 % de la drogue des Hells Angels du chapitre de Trois-Rivières. Quand on dit déléguer, c'est au niveau de la revente, c'est à dire pour la distribution, on va faire appel aux clubs-écoles.

Le policier retraité Sylvain Tremblay
Photo : Radio-Canada
Ces clubs-écoles sont des organisations créées par les Hells Angels. Elles servent à former les nouvelles recrues qui assurent la distribution des stupéfiants sur le territoire.
Ces organisations ont revu le jour après SharQc. Les Hells Angels, ébranlés par cette opération policière, ont dû revoir leurs façons de faire.
Ce sont les club-écoles qui mettent la main à la pâte, donc ils sont beaucoup plus proches de l'argent et de la drogue.
Cette restructuration a fait en sorte d'éloigner les têtes dirigeantes des enquêtes policières.
Quand on réussit à piéger un membre en règle ou deux membres en règle, on catégorise cela comme une grande opération policière
, mentionne Sylvain Tremblay.
D'ailleurs, ces enquêtes sont très difficiles à mener, particulièrement en région.
Ça prend beaucoup de moyens. On est ici en région, donc c'est difficile souvent d'avoir des équipes de filature de Québec, ça prend des filatures maison. Ce sont de petits endroits, donc tout est connu. C'est vraiment plus difficile de travailler, d'avoir des moyens d'écoute électronique
, conclut Sylvain Tremblay.
D’après le reportage de Sarah Pedneault