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Une élection dans la marge d’erreur

Une personne coche une case sur un bulletin de vote.

Les Québécois seront appelés aux urnes le 1er octobre.

Photo : iStock

Radio-Canada

L'élection québécoise de cet automne aura comme particularité de tester la notion de marge d'erreur, celle des sondages, bien sûr, mais aussi celle des politiciens et de leur marge de manœuvre en campagne électorale.

Une analyse de Michel C. Auger, animateur de Midi info

Depuis que la Coalition avenir Québec (CAQ) a pris la tête des sondages, en novembre 2017, sa montée a été constante.

Et avec des intentions de vote autour de 37 % et une avance de cinq points sur les libéraux, soit plus que la marge d’erreur des sondages, qui est de 3 % ou 4 %, beaucoup se demandent si « le ciment est pris ».

Reste que cette avance demeure, à ce moment-ci, juste un peu trop faible pour être certain que la CAQ puisse former un gouvernement majoritaire. Il faut toujours le rappeler, il n’y a pas une élection générale, il y en a 125 dans autant de circonscriptions, avec toutes sortes de situations locales qui peuvent influer.

Élections Québec 2018

Consulter le dossier complet

Mais surtout, beaucoup de spécialistes des sondages remettent en question la manière traditionnelle de répartir les électeurs indécis, qui sont environ 20 % des répondants à ce moment-ci.

Normalement, les maisons de sondages répartissent les indécis proportionnellement aux réponses des électeurs décidés. Mais, comme le fait remarquer la sociologue de l’Université de Montréal Claire Durand dans une récente entrée de blogue (Nouvelle fenêtre), il y a une autre méthode qui s’est prouvée plus efficace pour prédire le résultat des récentes élections générales.

Il s’agit de répartir les indécis en donnant la moitié d’entre eux aux libéraux et le quart chacun au Parti québécois et à la CAQ. Avant d’y voir un biais idéologique, rappelons que c’était aussi la méthode qu’ont longtemps utilisée Maurice Pinard (d’allégeance libérale) et feu Pierre Drouilly (un militant péquiste).

En utilisant cette méthode, qui a permis de prédire adéquatement quatre des cinq élections québécoises tenues depuis le début du siècle, on voit un tableau bien plus nuancé à la ligne de départ de cette campagne.

Est-ce que « le ciment est pris »?

Les caquistes et les libéraux seraient plutôt à quasi-égalité avec près de 35 % des voix chacun, suivis des péquistes sous la barre des 20 % et Québec solidaire sous les 10 %. Un paysage bien différent du « ciment est pris ». Et, dans ce contexte, il faudra prendre les sondages nationaux, plus que jamais, avec un gros grain de sel.

Entre autres, parce que des éléments nouveaux s’ajoutent à l’analyse plus pointue qu’il faudra faire des sondages. Ainsi, quand on parle du vote du PLQ, il faut toujours prendre en considération le vote libéral très concentré dans certaines régions comme l’ouest de Montréal, ce qui dilue leur force réelle ailleurs. Mais on peut commencer à dire la même chose de la concentration du vote caquiste dans la région de Québec, un phénomène nouveau.

Par ailleurs, la notion de marge d’erreur va être très importante pour certains partis politiques dans cette campagne et pour le Parti québécois en particulier.

Dans la plupart des sondages récents, le PQ se retrouve autour de 20 % des voix depuis plusieurs mois. Or, si on tient compte d’une marge d’erreur normale de 3 % ou 4 %, cela veut dire qu’il pourrait tout aussi bien être à 24 % qu’à 16 %. Mais sur le terrain, la différence est énorme.

À 24 %, le PQ pourrait se retrouver avec un caucus d’une vingtaine ou d’une trentaine de députés. À 16 % ou 17 %, il pourrait ne plus former un groupe parlementaire reconnu à l‘Assemblée nationale avec une poignée de députés seulement et sous la barre des 20 % ou 12 députés requis par la loi.

Quant à Québec solidaire, il se retrouve autour de 10 % des voix, soit un peu plus qu’au dernier scrutin, mais il est encore plus difficile que pour les autres partis d’essayer de prédire combien de sièges cela pourrait lui donner.

Il y a cependant une chose sur laquelle les marges d’erreur ont peu d’effet, c’est que notre système électoral a tendance à amplifier les vagues. On l’a vu souvent, le plus récemment avec la vague orange du NPD en 2011. Si une vague, portée par une volonté de changement, devait se manifester le 1er octobre prochain, l’Assemblée nationale pourrait connaître de très grands changements.

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