Camp d’été pour entraîner des cerveaux d'enfant à l’Hôpital Glenrose

Les enfants qui participent au camp, tels que Mila, font toute sorte d'activités manuelles au cours de la journée, dans le but d'améliorer la motricité de leurs mains.
Photo : Radio-Canada / Emilio Avalos
Une petite dizaine d'enfants se retrouvent ces jours-ci à l'Hôpital Glenrose d'Edmonton pour un camp d'été unique en son genre. Souffrant tous de paralysie cérébrale, ils tentent d'améliorer leur mobilité physique, tout en participant à un projet de recherche innovateur en la matière.
Un texte de Sophie Muller
L’objectif du camp est d’aller au-delà des thérapies traditionnelles et de tester une nouvelle technique de stimulation cérébrale, explique le Dr John Andersen, responsable du projet.
Pendant 20 minutes par jour, les huit jeunes participants portent ainsi un casque qui envoie de l’énergie à leur cerveau.
« Cela nous permet d’apprendre la façon dont il faut stimuler le cerveau et améliorer la façon dont nous l’entraînons », dit le médecin.
Les enfants participent aussi à toutes sortes d’activités manuelles au cours de la journée, telles que les arts plastiques ou la cuisine, dont le but est de les aider à améliorer la motricité de leurs mains.
La paralysie cérébrale, dont ils sont atteints, se traduit en effet souvent par la difficulté de mouvoir un côté du corps, explique le Dr Andersen. Ces enfants souffrent donc de ne pas pouvoir utiliser pleinement leurs deux mains, ce qui restreint leur autonomie.
Dans la plupart des cas, dit le médecin, la paralysie cérébrale est la conséquence d’une attaque cérébrale périnatale, c’est-à-dire qu'elle s’est produite durant les derniers mois de grossesse ou leurs premiers mois de vie. À ce jour, un millier de jeunes Albertains vivent avec les conséquences d’un AVC périnatal.
Vers une plus grande autonomie
Le camp offre à ces enfants une thérapie plus intensive que celle à laquelle ils sont habitués, note le Dr Andersen. Au lieu de rencontrer un thérapeute une fois par semaine, ils sont stimulés tous les jours pendant deux semaines entières.
La particularité du camp est aussi de leur permettre de se donner des buts précis à atteindre.
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Pour Danika, 9 ans, il s’agit, par exemple, de pouvoir enfin accomplir certaines tâches du quotidien. « Je voudrais pouvoir faire la vaisselle, dit-elle, avec ma main droite. »
Mila, 10 ans, voudrait quant à elle « se mettre du vernis à ongles avec la main droite, faire la roue et l’arbre droit ».
Alors que le camp touche à sa fin, elle montre fièrement les ongles de sa main gauche, qu’elle a enfin réussi à colorer avec sa main droite.
Le premier objectif du camp, souligne le Dr Andersen, est de voir les enfants atteindre les objectifs qu’ils se sont fixés.
Le second, du point de vue de la recherche, est d’arriver à mettre en place, sur la base des résultats obtenus grâce à la stimulation cérébrale, de nouvelles formes de thérapie. « Une thérapie qui soit plus précise et plus personnalisée », ajoute-t-il.
Le camp fait partie d’un projet de recherche d’envergure nationale, auquel participent également deux autres hôpitaux, à Calgary et à Toronto, et réunit au total 80 enfants.