Grogne autour de l'hôtel de ville de Compton

L'hôtel de ville de Compton, en Estrie, représente un risque pour la vie de ses usagers, indique un rapport.
Photo : Radio-Canada
Poutre principale interrompue avant d'atteindre un élément porteur, faible appui des poutres principales... même si un rapport d'évaluation structurale juge que l'hôtel de ville de Compton présente « plusieurs risques pour la sécurité et la vie des usagers », des citoyens souhaitent tout de même que celui-ci évite le pic des démolisseurs.
Qualifiant les conclusions du rapport « d'exagérées », le président de l’Association des citoyennes et citoyens de Compton, Denis Loubier, met en doute la crédibilité de la firme mandatée par la Municipalité pour observer la structure de son hôtel de ville.
« Les gens craignent un peu le rapport qu’on a reçu de la firme utilisée pour faire le rapport, parce qu’ils ont eu beaucoup de déboires lors de la commission Charbonneau et ça nous laisse perplexes », affirme-t-il.
Denis Loubier aimerait qu'une seconde étude soit réalisée, ce à quoi s'oppose la Ville de Compton.
« La structure du bâtiment a été regardée sous toutes ses coutures étant donné que, pour faire son étude, l’ingénieure a demandé à ce qu’on fasse des ouvertures à plusieurs endroits dans le bâtiment pour voir ce qui se trouvait derrière les murs. Ça a été fait de façon professionnelle, donc on ne voit pas pourquoi on dépenserait presque 20 000 $ pour une autre étude », explique la conseillère et mairesse suppléante, Danielle Lanciaux.
« On ne comprend pas pourquoi ils ne se fient pas à cette étude. Ç'a été fait par une ingénieure très compétente. Peut-être qu’ils n’aiment pas le résultat », laisse-t-elle entendre.
Compton souhaite notamment que son futur hôtel de ville comporte plus de locaux et un accès pour les personnes à mobilité réduite. Un sondage a également été effectué auprès des citoyens pour savoir quels seraient leurs besoins. Le rapport estime cependant que la mise à niveau du bâtiment coûterait près de 1,2 million de dollars.
Danielle Lanciaux indique qu'un appel d'offres a été lancé pour que des architectes soumettent des projets et qu'il est trop tôt pour se prononcer sur un prix, mais que la Municipalité ne peut pas attendre, au risque qu'un événement malheureux survienne.
« Quand l’ingénieur écrit dans son rapport qu’il y a certains éléments qui pourraient être un risque pour la sécurité et la vie des personnes qui fréquentent l’hôtel de ville, comme conseil municipal, on veut vite agir, parce qu’on ne veut pas qu’il arrive quelque chose. La Municipalité, une fois qu’elle a l’information, est aussi imputable s’il se passe quelque chose », mentionne la mairesse suppléante.
« Ça va finir où? Est-ce qu’on va se réveiller avec le même problème que nous avons eu il y a cinq ans avec un bâtiment qui nous a coûté au-delà de 3 millions de dollars? » demande quant à lui Denis Loubier.