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Assurance-emploi : les critères doivent changer disent les travailleurs saisonniers

Des manifestants avec des pancartes.

Plusieurs manifestations contre le trou noir de l'assurance-emploi ont eu lieu cet hiver au Nouveau-Brunswick.

Photo : Radio-Canada / Pierre-Alexandre Bolduc

Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2018 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Les inquiétudes des travailleurs d'usines de transformation de produits de la mer de la Péninsule acadienne s'intensifient. Ces derniers craignent d'être encore plus touchés par le trou noir de l'assurance-emploi depuis le resserrement des critères d'admissibilité.

Un texte de Camille Martel

Il y en a qui font des dépressions [...]. Les gens sont très inquiets, déplore Jeanne Savoie, une employée de l'Association coopérative des pêcheurs de l'île.

Elle a fait 200 à 300 heures de moins cette année à l'usine de transformation des produits de la mer où elle travaille. Une situation dans laquelle se retrouvent tous ses collègues, selon elle.

C'est très préoccupant. On a déjà eu une situation semblable, mais une seule fois. À la fin des années 1990, nos heures avaient diminué de beaucoup, dû à la fermeture de la pêche au poisson de fond, explique-t-elle.

Jeanne Savoie, employé de l'Association coopérative des pêcheurs de l'île et
 Mireille Noël, présidente de la section locale 1727 du Syndicat UNIFOR.
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Jeanne Savoie, employé de l'Association coopérative des pêcheurs de l'île et Mireille Noël, présidente de la section locale 1727 du Syndicat UNIFOR.

Photo : Radio-Canada / François Vigneault

Jeanne Savoie ne comprend pas pourquoi les critères d'admissibilité à l'assurance-emploi ont autant changé. Maintenant, il faut travailler 525 heures, avant c'était 420 heures et il n'y a pas que ça, il y a aussi le nombre de semaines assurables qui est passé de 30 à 21.

«  »

— Une citation de  Jeanne Savoie, une employée de l'Association coopérative des pêcheurs de l'île

Elle dit ne pas avoir fait encore face au trou noir, car elle est employée à l'usine depuis plusieurs décennies, mais la plupart de ses collègues n'y échappent pas.

Le « trou noir » est la période où les prestations d'assurance-emploi des travailleurs saisonniers sont échues alors qu'ils n'ont pas encore repris leur travail. Ils sont alors privés de toute source de revenu.

Selon elle, la solution serait de revoir les critères d'admissibilité à la baisse, mais aussi de modifier les régions économiques de l'assurance-emploi.

Le Nouveau-Brunswick est divisé en trois régions économiques : Fredericton-Moncton-Saint-Jean, Madawaska-Charlotte et Restigouche-Albert.

Or, plusieurs travailleurs saisonniers de la région de Restigouche-Albert déplorent le fait que la zone couvre un trop grand territoire et ne prend pas en compte les disparités régionales.

Ça nous nuit beaucoup d’être dans la région de Restigouche-Albert, croit Jeanne Savoie.

On ne laissera pas tomber les gens, assure Serge Cormier

Le député d'Acadie-Bathurst se fait un point d'honneur de rassurer les citoyens qu'il représente.

Il a répété à plusieurs reprises en entrevue avec Radio-Canada qu'il ne laisserait pas tomber les employés des industries saisonnières.

Pour ce faire, il estime que les 240 millions de dollars qui ont été ajoutés dans le budget fédéral cette année aideront ceux qui font face au trou noir.

L'argent, c'est pour les aider à se qualifier à l'assurance-emploi, explique-t-il.

«  »

— Une citation de  Serge Cormier, député fédéral d'Acadie-Bathurst

Il précise que les fonds servent à dépanner pour le moment, mais qu'il y aura des ajustements au système de l'assurance-emploi dans le futur.

Pas de nouvelles régions économiques

Le député écarte toutefois l'idée de nouvelles régions économiques de l'assurance-emploi au Nouveau-Brunswick, même si c'est la requête principale des travailleurs saisonniers.

Ça ne changerait pas grand-chose, estime-t-il. Il explique que les différentes zones qui composent la région économique de Restigouche-Albert ont un taux de chômage presque similaire.

Serge Cormier, député libéral fédéral d'Acadie-Bathurst
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Serge Cormier, député libéral fédéral d'Acadie-Bathurst

Photo : Radio-Canada / René Landry

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— Une citation de  Serge Cormier, député fédéral d'Acadie-Bathurst

Il croit plutôt qu'un volet de l'assurance-emploi pourrait être réservé aux travailleurs saisonniers.

De plus, il dit vouloir soutenir l'industrie du travail saisonnier coûte que coûte : On veut garder ces gens dans leur métier.

Serge Cormier soutient toutefois qu'il y a encore des emplois qui ne sont pas pourvus dans l'industrie de la transformation des produits de la mer au Nouveau-Brunswick.

Il n'y a peut-être pas des milliers d'emplois, mais il y en a. Il y a même des usines qui payent le déplacement de leurs employés, assure le député.

Et que pense-t-il des travailleurs saisonniers qui se sentent pris à la gorge? Ça m'inquiète, c'est sûr. Je l'ai dit au gouvernement et on va faire quelque chose rapidement.

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