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La modulation des tarifs de bus et de métro fera l'objet d'une consultation

Un autobus de la STM fait un arrêt devant le parc Soeur-Madeleine-Gagnon, à Montréal, en été.

Les femmes sont plus nombreuses que les hommes à utiliser le transport en commun.

Photo : Radio-Canada / Luc Lavigne

Radio-Canada

Promesse de campagne de la mairesse de Montréal Valérie Plante, la tarification sociale du transport en commun pourrait prochainement voir le jour. « Intéressée » par cette mesure, l'Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) va mener cet automne plusieurs consultations publiques dans le cadre notamment d'une « refonte du cadre tarifaire actuel ».

Un texte de Romain Schué (Nouvelle fenêtre)

Depuis plus d’un an, de nombreux organismes réclament la mise en place d’une modulation des tarifs en fonction du revenu des usagers. Une déclaration commune à ce sujet avait même été publiée en mai 2017 par 17 organismes.

Ces derniers souhaitaient une révision des tarifs et demandaient à l’ARTM, qui en assume désormais la responsabilité, d’imiter les villes de Calgary et d’Ottawa qui permettent aux usagers ayant un faible revenu de payer un titre de transport moins élevé.

Dès cet automne, « un vaste exercice de consultations publiques » sera ainsi organisé par l’ARTM à l'occasion de l’élaboration d’un nouveau « plan stratégique de développement des services de transports collectifs du territoire », précise Fanie St-Pierre, porte-parole de l’organisme.

L’ARTM n’a pas apporté davantage de précisions et a souligné qu’elle dévoilera des détails « dans les prochains mois ».

Engagement de Valérie Plante

Tout comme son adversaire Denis Coderre, qui en avait même parlé avant son élection à la tête de la Ville de Montréal en 2013, Valérie Plante a promis l’instauration de cette mesure au cours de la dernière campagne électorale municipale.

La mairesse a confirmé cet engagement en février, en évoquant même une tarification sociale dans l’ensemble de la région de Montréal. Cela permettrait notamment au transport en commun d’être davantage utilisé, avait-elle ajouté.

L’automne dernier, la chef de Projet Montréal souhaitait aller encore plus loin en offrant la gratuité aux personnes de plus de 65 ans et aux enfants de moins de 12 ans.

De multiples atouts

La tarification sociale est fortement recommandée par le Conseil régional de l’environnement (CRE) de Montréal et Trajectoire Québec, qui viennent de déposer, à la mi-juillet, un mémoire sur ce sujet.

Les deux organismes saluent « l’ouverture de l’ARTM ». « Ce sont de bonnes nouvelles, affirme François Pépin, directeur de Trajectoire Québec, qui travaille à la promotion du transport en commun. Il faut une révision de la structure tarifaire dans le Grand Montréal. »

Selon Trajectoire Québec et le CRE, la modulation des tarifs aurait de multiples avantages.

Précisant dans leur rapport que 21,3 % des Montréalais vivent sous le seuil du faible revenu après impôts, ces deux organismes jugent que « le transport est indispensable pour un réel accès au logement, à l’emploi, à l’éducation, aux services de santé, à l’autonomie ».

« La tarification sociale permet d’accroître l’accessibilité pour la population à faible revenu », peut-on lire dans le mémoire, qui souligne que cette mesure « permettra de plus de faciliter la mobilité des femmes », dont le revenu médian représente 85 % de celui des hommes.

Les femmes utilisent d’ailleurs davantage le transport en commun que les hommes, ajoute-t-on.

Les deux organismes mettent aussi l’accent sur « les personnes ayant des limitations fonctionnelles », dont plus du tiers a un revenu annuel inférieur à 15 000 $, qui auraient ainsi un meilleur accès à la mobilité urbaine.

Hausse de l’achalandage

Jugeant « tout à fait opportun pour le Grand Montréal » d’aller de l’avant, Trajectoire Québec et le CRE prévoient également une hausse de l’achalandage si « les actuels marcheurs et covoitureurs » utilisent davantage le réseau de transport en commun.

Ils lancent aussi l’idée d’une gratuité pour les organismes travaillant dans les milieux communautaires.

Estimant qu’au moins 95 000 Montréalais pourraient adhérer à un tel programme, les auteurs de ce document imaginent une hausse de « près de 70 000 titres mensuels supplémentaires vendus ».

Un financement encore à l’étude

Qui financerait cette tarification sociale et quel serait le coût d’une telle mesure? À ce jour, ni l’ARTM ni l’administration de Valérie Plante ne sont entrés dans les détails.

Pour Trajectoire Québec et le CRE, il serait « plus logique que l’État [le gouvernement du Québec] s’implique dans le financement ».

Cependant, concluent les deux organismes, la région métropolitaine devrait agir rapidement et ne pas attendre pour lancer son programme, bien que ce financement sera « essentiel à la réussite entière, à la pérennité et à l’équité territoriale d’un tel programme ».

Au comité exécutif de la Ville de Montréal, on indique que c'est dans le cadre des travaux de la commission des transports sur la tarification sociale que le rapport du CRE et de Trajectoire Québec a été préparé et déposé. « Une fois les travaux de la commission complétés, les conclusions seront ensuite transmises à l'ARTM pour évaluation », affirme-t-on.

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