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La Russie blâmée pour l'affaire Politkovskaïa et pour l'emprisonnement des Pussy Riot

Trois femmes sont assises côte à côte dans ce qui semble être une cage de verre. Celles vues à gauche et au centre sourient.

Trois chanteuses du groupe des Pussy Riot qui assistent à leur procès à Moscou, le 10 octobre 2012. De gauche à droite, Ekaterina Samoutsevitch, Maria Alekhina et Nadejda Tolokonnikova.

Photo : Reuters / Maxim Shemetov

Radio-Canada

La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a condamné à deux reprises la Russie, mardi, dans le dossier du meurtre de la journaliste Anna Politkovskaïa et dans celui de l'emprisonnement de trois chanteuses des Pussy Riot.

Dans le cas d'Anna Politkovskaïa, la Cour a estimé que Moscou n'a pas « mis en oeuvre les mesures d'enquête appropriées pour identifier le ou les commanditaires du meurtre » de la journaliste d'enquête en 2006.

Si la CEDH estime « que l'enquête a abouti à des résultats tangibles puisque cinq hommes ont été reconnus directement coupables du meurtre », elle souligne toutefois que « dans un homicide de ce type, on ne peut toutefois pas considérer que l'enquête était appropriée si aucun effort n'a été fait pour identifier le commanditaire du meurtre ».

« Les autorités ont élaboré une théorie quant à l'instigateur de l'homicide, orientant leur enquête sur un homme d'affaires russe qui résidait à Londres, désormais décédé, mais elles n'ont pas précisé les moyens mis en oeuvre pour suivre cette piste », a renchéri le tribunal.

Les juges ont statué, à 5 voix contre 2, qu'il y avait eu « violation de l'article 2 de la Convention » sur le « droit à la vie ». Les juges dissidents étaient russe et slovaque.

Les autorités russes devront verser environ 30 700 $CA à la mère, à la sœur et aux enfants de la journaliste assassinée au titre du préjudice moral.

Non définitif, l'arrêt rendu mardi peut faire l'objet d'un appel dans un délai de trois mois.

Anna Politkovskaïa était connue pour ses reportages critiques des politiques de Vladimir Poutine, notamment sur les actions russes menées en Tchétchénie. Des violations aux droits de la personne y auraient été perpétrées pendant la deuxième campagne menée dans la région contre les rebelles.

La journaliste de 48 ans avait été abattue par balles, le 7 octobre 2006, devant son immeuble à Moscou.

De « multiples violations » contre les Pussy Riot

Dans un second jugement, la Cour européenne des droits de l'homme dit que la Russie a également commis de « multiples violations » en condamnant à des peines d'emprisonnement trois membres du groupe punk Pussy Riot, Nadejda Tolokonnikova, Ekaterina Samoutsevitch, et Maria Alekhina, qui avait tenté d'interpréter des chansons anti-Poutine dans la cathédrale de Moscou en février 2012.

Dans son arrêt, la Cour a condamné la Russie pour violation de l'article de 3 de la Convention des droits de l'homme, expliquant que les trois chanteuses ont subi des traitements dégradants durant leur procès.

La CEDH a aussi estimé que Moscou a violé le droit à la liberté d'expression. Tout en admettant qu'une réaction à un manquement aux règles de conduite dans un lieu de culte ait pu se justifier, elle blâme Moscou pour avoir condamné les requérantes à des peines de prison « sans même analyser le texte de leur chanson ni tenir compte du contexte ».

La Cour a condamné la Russie à verser jusqu'à environ 24 600 $CA en dommage moral à chacune des Pussy Riot.

Avec les informations de Agence France-Presse

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