Un béluga meurt sur les rives de Petit-Matane

L'animal fera l'objet d'une nécropsie à la Faculté de médecine vétérinaire de l'Université de Montréal, à Saint-Hyacinthe.
Photo : Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2018 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Une carcasse de béluga s'est échouée le long du Saint-Laurent, la cinquième depuis ce printemps. Contrairement à la plupart des autres cas, l'animal était vivant lorsqu'il a attiré l'attention de témoins.
Un texte de Michel-Félix Tremblay
À son réveil, Yves Boulanger a porté son regard vers la mer, comme tous les matins. De sa fenêtre, il a aperçu un point blanc qu'il n'avait jamais vu avant.
Se doutant qu'il ne s'agissait pas d'une bouée, il a pris ses jumelles et a constaté qu'un béluga semblait en fâcheuse position et nageait d'une manière erratique près du rivage.
La baleine était encore vivante. Elle se mettait le nez au vent et donnait des petits coups de nageoires.
Impuissant, l'homme a assisté en direct à la mort de la pauvre baleine.
« Une demi-heure plus tard, la queue était baissée et le vent la ballottait . » M. Boulanger a appelé Urgences mammifères marins et a ensuite tiré le béluga vers le rivage. Une bénévole de l'organisme est venue prendre des photos et mesurer l'animal.

La pauvre bête a été tirée sur le rivage pour que sa carcasse ne reparte pas avec la prochaine marée.
Photo : Radio-Canada
Une cinquième carcasse
La baleine a été attachée à des roches pour éviter qu'elle parte avec la prochaine marée, en vue de son déplacement mercredi vers la Faculté de médecine vétérinaire de Saint-Hyacinthe, où une nécropsie sera effectuée. Il s'agit du cinquième béluga retrouvé mort sur les rives depuis le printemps, un nombre qui correspond à la moyenne des dernières années.

La zone où se trouve le béluga a été identifiée par une bénévole d'Urgences mammifères marins.
Photo : Radio-Canada
Puisque la mort est récente, la nécropsie pourrait permettre de déterminer plus facilement la cause du décès. Selon le directeur scientifique du Groupe de recherche sur les mammifères marins (GREMM), Robert Michaud, rien n'indique qu'il s'agisse d'une femelle gestante. Depuis quelques années, les scientifiques s'inquiètent du fait que les femelles et les vaux meurent en grand nombre.
Chacune de ces carcasses [est] un trésor d'information.
Selon Robert Michaud, la majorité des baleines mortes se retrouvent dans le corridor Matane–Sainte-Luce, c'est-à-dire assez loin de l'aire de répartition estivale de la population de bélugas. D'après lui, les carcasses dérivent et s'échouent sur la rive sud du fleuve en raison des courants marins.
Un béluga nouveau-né a par ailleurs été retrouvé mort le 9 juillet dans l'Anse-au-Persil, à Rivière-du-Loup. Il s'agissait d'un animal de 1,45 mètres. Des échantillons ont été prélevés, mais il n'y a aucun indice sur les raisons de sa mort.
Le programme de récupération des carcasses existe depuis 1983.
Le béluga est une espèce en voie de disparition. Il resterait moins de 900 individus dans le Saint-Laurent.