Le camp de Jean-Philippe Bolduc pour enseigner le football à de jeunes autistes

Jean-Philippe Bolduc (à gauche) avec deux des participants au camp de football pour jeunes autistes
Photo : Radio-Canada / Kim Vallière
Prenez note que cet article publié en 2018 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Ils étaient une douzaine de jeunes à s'être donné rendez-vous à Navan, dans l'Est d'Ottawa, lundi soir. Des enfants et des adolescents autistes venaient apprendre les rudiments du football en compagnie de Jean-Philippe Bolduc, du Rouge et Noir d'Ottawa.
Un texte de Kim Vallière
Plusieurs d’entre eux se sont présentés en arborant les couleurs de l’équipe de la Ligue canadienne de football (LCF). Le demi défensif les a accueillis avec un large sourire en les interpellant par leur prénom. Le premier contact de l’année qui a tout de suite mis les recrues en confiance.
Pendant une heure, Bolduc et quelques-uns de ses coéquipiers chez le Rouge et Noir ont enseigné les rudiments des mouvements du football, que ce soit lancer et attraper un ballon ou le botter.
« C’est sûr qu’il faut être patient et qu’il faut être prêt à répéter l’information souvent », explique le Montréalais. « Du côté de la patience, si tu n’es pas habitué, ça peut jouer sur les nerfs, mais de voir le sourire qu’ils ont, c’est toujours plaisant. »
À lire aussi :
L’ancien du Rouge et Or de l’Université Laval n’a pas hésité à prendre en charge l’activité cette année. Son ancien coéquipier Moton Hopkins l’avait instaurée en 2017 en collaboration avec Autisme Ontario.
Le joueur de ligne défensive est depuis retourné vivre aux États-Unis. Bolduc s’est immédiatement porté volontaire pour prendre la relève, lui qui avait participé à toutes les séances l’an dernier. « J’ai levé la main tout de suite. On a beaucoup de plaisir et c’est valorisant », raconte-t-il.
L’association entre Hopkins et Autisme Ontario s’était faite naturellement, étant donné que le frère de l’ancien joueur de football vit avec cette différence. Bolduc était son successeur tout désigné.
J'ai des gens dans ma famille qui sont atteints de dysphasie, ça fait partie du TSA [trouble du spectre de l’autisme]. Ce n’est pas facile de vivre avec ça tous les jours. Quand on peut donner une heure de repos aux parents et faire courir les jeunes, ça nous fait toujours plaisir.
Les footballeurs en herbe se donnent rendez-vous toutes les deux semaines pendant l’été. Ils repartent du terrain avec de nouvelles aptitudes et une bonne dose de confiance.
« Les enfants vont retourner à l’école en sachant comment lancer un ballon pour la première fois. Ils ont [de] la technique et de la crédibilité, parce qu’ils peuvent dire qu’ils ont passé du temps avec les joueurs du Rouge et Noir cet été », a mentionné avec un sourire en coin la coordonnatrice des événements communautaires de l’Est et du Sud pour Austime Ontario, Rachel Marks.
Elle souligne que les joueurs-entraîneurs n’ont pas reçu de formation avant de s’investir auprès de ces jeunes. Leurs interactions se font naturellement.
Wouhouuuu!!! 🤪😎🤗 https://t.co/pOr1mcfuTS
— Jean-Philippe Bolduc (@JPhilBolduc4) July 9, 2018
« Ces gars-là sont extraordinaires. De les regarder courir sur le terrain en tenant nos jeunes par la main, en étant doux et attentionnés, en les encourageant et en leur enseignant les techniques, c’est incroyable », souligne Mme Marks, qui insiste sur le fait que d’autres jeunes autistes peuvent encore se joindre à l’activité avant la fin de l’été.
Bolduc semble aussi à l’aise entouré de ses protégés que sur un terrain de football où il est l’un des meneurs des unités spéciales à Ottawa. L’athlète de 27 ans a bien l’intention d’utiliser son temps dans la capitale de la meilleure façon possible.
« On ne joue pas longtemps au football, quand on peut faire des affaires comme ça, ça nous fait toujours plaisir », lance-t-il en guise de conclusion.