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Sur la route vers l'Arctique

Une route de gravier s'étend à travers le vert de la toundra sous un ciel bleu.

Comme la route est construite sur du pergélisol, elle a dû être surélevée en y ajoutant jusqu’à quatre mètres de gravier.

Photo : Radio-Canada / Mario De Ciccio

Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2018 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Sur la nouvelle route qui va vers l'Arctique, on voit la toundra, des lacs, de la neige, du gravier, des paysages à couper le souffle et de plus en plus de touristes. Cependant, il y a encore des travaux de construction et ceux qui s'y aventurent après un peu de pluie risquent d'y trouver aussi des bourbiers.

Un texte de Mario De Ciccio

Cette route qui sillonne les lacs et les paysages de la toundra canadienne est le résultat de plusieurs années de travail dans des conditions parfois extrêmes, la somme d’un projet de 300 millions de dollars et le rêve des membres d’une communauté isolée.

Un accéléré d'une portion de la route d'Inuvik à Tuktoyaktuk parcourue par Mario De Ciccio.

Depuis l'ouverture officielle, en novembre dernier, les 13 kilomètres de route entre Inuvik et Tuktoyaktuk ont permis de prolonger de façon permanente le réseau routier transcanadien jusqu'à l'océan Arctique.

Autrefois, Tuktoyaktuk n’était accessible qu’en avion ou en bateau, l’été, et par la route de glace, en hiver.

Aujourd’hui, la longue route de gravier sur cette terre de pergélisol est la nouvelle destination de bien des touristes qui rêvent de se tremper les orteils dans l’océan Arctique.

En moto, en voiture, en bicyclette ou en caravane, les visiteurs qui empruntent la route de l’Arctique viennent des quatre coins du monde, mais chacun semble avoir sa propre raison d'y être.

Quatre motocyclistes roulent au loin sur une route de gravier, avec la toundra et un lac encore gelé en arrière-plan.
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Les touristes à moto étaient particulièrement nombreux lors de notre passage.

Photo : Radio-Canada / Mario De Ciccio

Pour les cyclistes Patrick McCue et son père, Paul McCue, de Toronto, il s'agit de terminer la traversée du Canada qu’ils ont faite, il y a 22 ans, pour amasser des fonds pour l'Hôpital pour les enfants malades de Toronto.

« En 1996, nous avons fait le Canada du Pacifique à l’Atlantique », explique Patrick McCue. « Quand j’ai entendu sur CBC qu’une route jusqu’ici allait être ouverte, j’ai appelé mon père pour lui dire qu’on devrait célébrer le 20e anniversaire de notre voyage en atteignant le Nord. »

«  »

— Une citation de  Paul McCue de Toronto
Deux hommes et leurs vélos sur une route de gravier devant la toundra où se trouvent de petits lacs et des résidus de neige.
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Patrick McCue et son père Paul McCue sont partis d’Inuvik pour se rendre à Tuktoyaktuk, sont revenus sur leurs pas, et pédaleront jusqu’à Whitehorse en passant par l’Alaska.

Photo : Radio-Canada / Mario De Ciccio

Pour les retraités Ben et Judy Waldner, de Thompson, au Manitoba, traverser le Canada et finir son voyage à l’entrée de Tuktoyaktuk, sur le bord de l’océan Arctique, c’est un rêve qui se réalise.

«  »

— Une citation de  Ben Waldner, de Thompson, au Manitoba

Ayant vécu et travaillé une grande partie de sa vie dans le nord du Manitoba, Ben Waldner dit avoir décidé de faire le voyage aussitôt qu’il a appris qu’une nouvelle route avait été construite. Sa femme a décidé de se joindre à lui quelques jours avant son départ.

Deux retraités tiennent fièrement leur journal local devant un panneau qui souhaite la bienvenue à Tuktoyaktuk et l’étendue encore gelée de l’océan Arctique.
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Le couple s’est assuré de prendre une photo à l’entrée de Tuktoyaktuk en espérant qu’elle soit publiée dans leur journal local, le Thompson Citizen.

Photo : Radio-Canada / Mario De Ciccio

Ouverte, mais pas terminée

Mais, sur la route de Tuktoyaktuk, il n’y a pas que des touristes, il y a aussi des travailleurs de la construction qui s’affairent à la réparer en y ajoutant du gravier et en compactant le tout. Certaines portions de la route ont été endommagées au printemps à cause des conditions boueuses. Elle a même dû être fermée pendant les trois dernières semaines de mai.

Un panneau de construction très usagé sur une route de gravier devant un camion de construction qui gratte la route au loin.
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Malgré son ouverture en novembre 2017, l’autoroute d’Inuvik à Tuktoyaktuk n’est pas encore terminée.

Photo : Radio-Canada / Mario De Ciccio

Selon Larry Purcka, l’un des coordonnateurs de programme au ministère de l’Infrastructure des Territoires du Nord-Ouest, le temps pluvieux de l'automne dernier n’a pas permis aux sous-traitants de faire sécher certaines portions de la route avant d’y appliquer la dernière couche de gravier.

Ainsi, lorsque la glace a fondu au printemps, les sections entre les kilomètres 21 et 44 et les kilomètres 121 et 138 de la route se sont ramollies et ont été endommagées par la pluie et le passage des véhicules.

C’était à prévoir, selon le gouvernement, et ça fait partie du même contrat et du même budget de construction initial.

Un homme avec un dossard orange de construction se tient sur une route de gravier en construction.
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Larry Purcka n’était pas là pendant la construction de la route, mais il en a supervisé les débuts et la fin.

Photo : Radio-Canada / Mario De Ciccio

Selon lui, les matériaux disponibles dans la région pour construire la route sont un mélange de gravier sablonneux, de vase et d’argile. Ce qui n’est pas l’idéal quand la fondation de la route n’a pas le temps de sécher.

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— Une citation de  Larry Purcka, ministère de l'Infrastructure

Les travaux devraient être terminés en octobre. Cependant, même lorsque la route sera finalement terminée, des ingénieurs continueront de l’étudier et un travail d'entretien constant sera nécessaire.

« La route devra être entretenue continuellement », explique Larry Purcka. « [Pour certaines portions] nous devrons constamment appliquer jusqu’à 2 pouces de gravier par année. »

Dans le budget du gouvernement territorial, 1,7 million de dollars par année ont été mis de côté pour l'entretien de la route. Ça devrait suffire, selon Larry Purcka, qui ajoute cependant que cela ne comprend pas l’argent qui sera nécessaire pour la production de gravier supplémentaire quand les réserves seront épuisées.

Un seul arbre se tient sur la toundra au bord de la route de gravier en avant-plan.
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En partant d’Inuvik, les arbres disparaissent peu à peu sur la route, pour laisser place à la toundra canadienne.

Photo : Radio-Canada / Mario De Ciccio

Pendant ce temps, pour les touristes, la construction et les conditions cahoteuses font partie du parcours d’une route en pleine toundra canadienne.

Arrivés au bout de la route à Tuktoyaktuk, certains n’y resteront que quelques heures, le temps de se mouiller les orteils dans l’océan Arctique.

D’autres prendront cependant le temps de découvrir la petite communauté pour laquelle la route vient d'apporter un vrai vent de changement.

À lire, la suite de ce reportage : Quand les touristes débarquent à Tuktoyaktuk

Deux caravanes et un touriste dans un endroit aménagé pour des pique-niques à Tuktoyaktuk.
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Les touristes et les caravanes ont complètement changé le portrait de Tuktoyaktuk.

Photo : Radio-Canada / Mario De Ciccio

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