Canicule : le bilan grimpe à 34 morts au Québec

Avec le facteur humidex, la température ressentie a atteint 41 à Montréal, jeudi.
Photo : Radio-Canada / Simon-Marc Charron
Le bilan des victimes de la vague de chaleur qui s'abat sur l'est du pays s'est encore alourdi. On dénombre désormais 34 morts au Québec que l'on soupçonne liés à la chaleur accablante et à l'humidité, ont annoncé les autorités de santé publique de la province.
Selon le ministère de la Santé publique, aucun décès n'est intervenu dans un établissement du réseau de la santé. Ces victimes souffraient notamment de problèmes de consommation, de maladies chroniques ou encore de maladie mentale.
À Montréal, on parle de 18 décès liés à cette canicule, principalement des hommes âgés de 53 à 85 ans, selon la Dre Mylène Drouin, directrice régionale de santé publique de Montréal.
Ces personnes vivaient dans des endroits non climatisés, souvent en hauteur, a-t-elle détaillé, en ajoutant qu'ils résidaient à proximité d'îlots de chaleur, « dans des endroits peu végétalisés ».
Mme Drouin a également précisé, lors d'un point de presse, qu'un épisode de smog était en cours dans la métropole. « Un facteur de risque supplémentaire » et « un irritant au niveau respiratoire », a-t-elle ajouté.
Sept décès ont aussi été enregistrés en Estrie, six en Mauricie-Centre-du-Québec, deux en Montérégie et un à Laval.
Aucun décès n'a été officiellement rapporté jusqu’ici dans les autres provinces touchées par la canicule. En Ontario, une porte-parole du bureau du coroner a dit ne pas pouvoir confirmer s'il y avait des décès liés à la chaleur, ajoutant qu'il faudrait probablement attendre des semaines, voire plusieurs mois, avant les conclusions des différentes enquêtes.

Gros plan sur un climatiseur
Photo : iStock
Les patients ont accès à une climatisation
Durant cette conférence de presse, la ministre déléguée à la Santé publique, Lucie Charlebois, a assuré que « tous les usagers en CHSLD ont accès à un endroit où l'air est plus frais ».
Dans les nouvelles constructions, a-t-elle avancé, « une ventilation métallique avec déshumidificateur de l’air est prévue ». Pour les bâtiments plus anciens, ces établissements doivent prévoir « une aire commune climatisée ».
Les résidents peuvent également apporter une ventilation dans leur chambre, mais à leurs frais, a-t-elle souligné.
Les services d'urgence débordés
Depuis une semaine, les hôpitaux et les services ambulanciers sont débordés d’appels concernant des coups de chaleur et des problèmes respiratoires.
Dans la région de Montréal, Urgences-santé doit répondre actuellement à environ 1200 appels par jour, une hausse de 30 %, alors que les coups de chaleur et les cas d'épuisement se multiplient sur les chantiers, dans les usines et dans les populations dites vulnérables.
Avant d’appeler une ambulance Urgences-santé recommande aux citoyens de composer le 811 en cas de problèmes de santé mineurs, lorsque la vie n'est pas en danger, afin de désengorger les lignes du 911 pour les urgences vitales.
Les gens sont également invités à contacter leurs amis et leur famille qui pourraient être dans le besoin ou à demander de l'aide à leurs proches s'ils en ressentent la nécessité.
Près de 34 000 visites de personnes vulnérables et de logements situés dans des îlots de chaleur ont été effectuées jusqu’ici par les policiers et les pompiers, à Montréal.
Pas le choix de s'adapter
En entrevue à ICI RDI, le directeur national de la Santé publique, Horacio Arruda, a déploré le nombre de victimes tout en mettant la situation en perspective.
« »
M. Arruda souligne la nécessité pour les grandes agglomérations de prévoir fontaines, piscines et toutes mesures susceptibles d'aider la population en ville.
« En termes d’urbanisme, on n’aura pas le choix de s’adapter et de changer ça. Parce qu’il y a des différences très importantes [entre les secteurs], comme le centre-ville, une zone où il n’y a pas d’arbres et où il y a 10 degrés de plus qu’à Dorval. »
Des avertissements de chaleur accablante demeurent en vigueur pour toute la journée de jeudi de l’est du lac Supérieur, en Ontario, jusqu’à l’Île-du-Prince-Édouard avec des températures maximales de 30 à 35 degrés Celsius et des facteurs humidex oscillant entre 36 et 45.
Des avertissements de smog ont également été émis par Environnement Canada pour l’île de Montréal, Laval, Longueuil, Varennes, Châteauguay et La Prairie. La concentration élevée d’ozone et de polluants dans l’air, combinée à la chaleur et l’humidité, créera une qualité d’air jugée « mauvaise » au moins jusqu’à vendredi.
La fraîcheur arrive
Heureusement, la masse d’air chaud et humide qui s’accroche sur l’est du pays doit se dissiper lentement à partir de vendredi, apportant de la fraîcheur et de l’air pour le week-end avec des températures plus près des moyennes de saison.
D’ici là, les mesures d’atténuation mises de l’avant par les autorités publiques demeurent en vigueur, de même que les précautions d’usage de la santé publique pour éviter les coups de chaleur et la déshydratation.
À Montréal, les distributions de bouteilles d’eau se poursuivent jeudi et les horaires prolongés dans les piscines publiques et les bibliothèques municipales demeureront en vigueur jusqu’à nouvel ordre.
La Ville de Montréal distribue des dizaines de milliers de litres d'eau aux organismes venant en aide aux gens en difficultés, notamment ceux qui vivent dans la rue.