Trans Mountain : les Albertains appuient l’intervention d’Ottawa

La majorité des répondants doutent que l'échéancier, qui prévoit la fin de travaux en 2020, soit respecté.
Photo : La Presse canadienne / Darryl Dyck
Soixante pour cent des Albertains soutiennent l'achat par le gouvernement fédéral du pipeline Trans Mountain, selon un sondage réalisé pour CBC. Ce nouveau coup de sonde révèle cependant des disparités régionales et montre que peu d'Albertains s'attendent à ce que le projet d'élargissement du pipeline voie le jour d'ici 2020.
C'est à Edmonton que la promesse d'Ottawa d'acheter le pipeline et son projet d'agrandissement pour 4,5 milliards de dollars est la mieux accueillie. Soixante-huit pour cent des répondants de la capitale albertaine se disent favorables à l'intervention du fédéral. C'est 14 points de pourcentage de plus qu'à Calgary.
Selon la sondeuse Janet Brown, dont la firme a réalisé le sondage, de nombreux Calgariens se sentent mal à l'aise avec le fait qu'Ottawa a été forcé d'acheter le pipeline pour assurer sa construction.
« Au centre-ville de Calgary, beaucoup de personnes pensent que cet achat par le fédéral signifie qu’aucune infrastructure énergétique ne pourra être construite avec des fonds privés pour une génération, explique-t-elle. On se réjouit de voir que le pipeline sera construit, mais le fait que ce soit avec de l’argent public met beaucoup de Calgariens mal à l'aise. »
Le sondage révèle également que les Albertains sont sceptiques quant à l’échéancier des travaux, qui doivent normalement prendre fin en 2020. Soixante pour cent des répondants croient que le projet prendra du retard. La même proportion estime toutefois que l’agrandissement du pipeline finira par se réaliser.
La société Trans Mountain a d'ailleurs déposé auprès de l'Office national de l'énergie l'échéancier des travaux pour les six prochains mois.
Les travaux au terminal de Burnaby se poursuivront. D'autres travaux préparatoires auront également lieu cet été ailleurs en Colombie-Britannique.
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L’ouverture de nouveaux chantiers devrait réjouir la première ministre de l’Alberta, Rachel Notley. « Le début des travaux est une condition nécessaire à la survie politique du NPD provincial, mais c’est loin d’être suffisant pour assurer leur réélection », prévient cependant le professeur de sciences politiques à l’Université Mount-Royal Duane Bratt.
Trans Mountain n'a d’ailleurs pas dévoilé quand l'installation des premières canalisations débutera.
Le sondage aléatoire téléphonique a été réalisé auprès de 900 Albertains entre le 12 et le 19 juin. Il a une marge d'erreur de plus ou moins 3,3 points de pourcentage 19 fois sur 20.