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Tuerie au Capital Gazette : le tireur a envoyé trois lettres avant l'attaque

Une homme tient l'édition du 29 juin de la Capital Gazette. En une, on annonce la mort de cinq employés du journal, tués par un tireur le jour précédant.

Le journal basé dans la ville d'Annapolis au Maryland.

Photo : Getty Images / Mark Wilson

Associated Press

L'homme accusé d'avoir tué cinq personnes dans les bureaux d'un journal du Maryland la semaine dernière a envoyé trois lettres le jour de l'attaque, a indiqué la police, dont une dans laquelle il disait être en route pour la salle de rédaction du Capital Gazette dans le but de « tuer toutes les personnes présentes ».

La sergente Jacklyn Davis, porte-parole de la police du comté d'Anne Arundel, a déclaré que les lettres avaient été reçues lundi. Elles ont été envoyées à un avocat qui représente le journal, à un juge à la retraite de la Cour des appels spéciaux du Maryland et à un juge de Baltimore.

La lettre que l'accusé, Jarrod Ramos, a envoyée à l'avocat ressemble à une requête pour demander la révision de son procès en diffamation contre le journal, un chroniqueur et l'ancien éditeur Tom Marquardt. Le procès avait eu lieu en 2012.

M. Marquardt a partagé une copie de la lettre avec l'Associated Press.

L'accusé a écrit que la loi « ne signifie plus rien » si « c'est ainsi que fonctionne le pouvoir judiciaire du Maryland ».

Il a cité une description de l'objectif d'une poursuite en diffamation, selon laquelle le but pour une personne diffamée est de « recourir aux tribunaux pour obtenir un soulagement au lieu de se venger ».

C'est ainsi que votre système judiciaire fonctionne, vous étiez trop lâche pour faire face à ces mensonges, et c'est votre reçu.

Une citation de Jarrod Ramos

Il l'a signée sous cette déclaration : « Je vous l'avais bien dit. »

En dessous de la signature, il a écrit qu'il se rendait aux bureaux du journal « dans le but de tuer chaque personne présente ».

Antécédents de harcèlement

Dans une lettre jointe à ce qui semblait être un faux document de cour, il s'adresse aussi directement au juge à la retraite Charles Moylan, qui lui a infligé un revers dans son procès en diffamation. L'accusé avait poursuivi le journal après avoir plaidé coupable d'avoir harcelé un camarade de l'école secondaire.

« Bienvenue, M. Moylan, à votre héritage inattendu : vous auriez dû mourir », a-t-il écrit. Il l'a signé : « Amis pour toujours, Jarrod W. Ramos. »

Jarrod Ramos, 38 ans, a une histoire bien documentée de harcèlement envers les journalistes du Capital Gazette. Le procès en diffamation a été rejeté comme étant sans fondement, et il a souvent critiqué l'actuel et l'ancien personnel du journal dans des tweets blasphématoires. La police l'a trouvé caché sous un bureau après l'attaque de jeudi, et il a été accusé de cinq chefs de meurtre au premier degré.

Une cérémonie pour le rédacteur en chef

Lors d'un service commémoratif lundi soir pour l'une des victimes, le rédacteur en chef Rob Hiaasen, M. Marquardt a raconté qu'il avait déjà dormi avec un bâton de baseball près de son lit, car il craignait Jarrod Ramos.

Il a également déclaré qu'ils avaient renforcé la sécurité au journal il y a des années, et affiché la photo de Jarrod Ramos dans le bureau. « Mais il est resté en dormance pendant environ deux ans et nous avons pensé que le problème avait été résolu », a-t-il dit.

Le deuil à Annapolis s'est poursuivi mardi, marqué par l'abaissement des drapeaux américains en mémoire des victimes. 

La mémoire de M. Hiaasen a été honorée lundi soir à travers des histoires, des poèmes, des prières et des chansons lors d'une cérémonie de « célébration de la vie ». Il a été abattu la semaine dernière dans l'édifice abritant la Capital Gazette avec ses collègues Gerald Fischman, John McNamara, Rebecca Smith et Wendi Winters.

L'un des journalistes du Capital Gazette, E.B. Fergurson III, se recueille devant les croix représentant ses cinq collègues tués lors de la fusillade du 28 juin 2018.

L'un des journalistes du Capital Gazette, E.B. Fergurson III, se recueille devant les croix représentant ses cinq collègues tués lors de la fusillade du 28 juin 2018.

Photo : Associated Press / Jose Luis Magana

Une foule imposante a cherché la consolation avec des rires et des souvenirs amusants, parsemés de quelques sanglots. Lors de la cérémonie déchirante, amis et collègues l'ont présenté comme un journaliste dévoué qui aimait servir de mentor à la jeune génération de journalistes.

Les gens présents ont salué son amour pour sa famille et sa fierté envers son travail. Il s'est fait des amis facilement et en a eu beaucoup, a-t-on souligné.

Hannah Hiaasen, sa plus jeune fille, a déclaré que la famille l'appelait « Big Rob », un surnom qui correspondait parfaitement au rédacteur en chef, qui mesurait 1,95 m. Mais son surnom n'était pas seulement lié à sa taille. « Il avait vraiment un très grand cœur », a-t-elle affirmé, avant de lire un poème en mémoire de son père.

M. Hiaasen venait de célébrer ses 33 ans de mariage avec sa femme Maria, dont l'anniversaire de naissance tombait le jour de l'attaque. Sa veuve a déclaré que Rob était son meilleur ami et un partenaire aimant et généreux.

« Je vais essayer de le retenir ici », a-t-elle dit en posant ses mains sur son cœur.

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