ArchivesDéménagements : les quatre pattes qu'on laisse derrière soi

Pendant la saison des déménagements, le nombre d’animaux abandonnés triple dans les refuges.
Photo : Radio-Canada / Reportage de l'émission Montréal ce soir du 18 janvier 1993
Prenez note que cet article publié en 2018 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Plusieurs Québécois se préparent à déménager ces jours-ci. Et avec le changement de logement vient parfois le choix difficile de se départir de son animal de compagnie. Bien que tragique pour ceux-ci, ce phénomène n'est pas nouveau. Découvrez en archives ce qui arrive aux petites bêtes laissées-pour-compte.
Les raisons peuvent varier pour expliquer l’abandon d’un animal de compagnie. Les propriétaires d’un nouveau logement les interdisent, le logement peut être jugé trop petit ou encore les maîtres partent à l’étranger.
N’en demeure pas moins que, lors des semaines entourant le 1er juillet, le nombre d’animaux abandonnés triple dans les refuges.
C’est notamment ce qui est arrivé à Bift, comme l’explique le journaliste Louis-Philippe Ouimet dans ce reportage du 9 juillet 2006. Dans un refuge, le molosse est devenu dépressif en raison du stress.
À partir du moment où un animal est abandonné, son système immunitaire chute de 75 % parce qu’il stresse. Il est vraiment stressé, il a peur, il est terrorisé.
Ces animaux sont pris en charge par la SPCA et les refuges qui les soignent, les nourrissent et préparent certains à une éventuelle adoption. Et heureusement, beaucoup d’entre eux se voient offrir une seconde chance.

Les bons samaritains des animaux abandonnés
Je les ai par la force des choses. Ce sont des chats abandonnés, des chats vraiment mal en point.
Plutôt que d'apporter les animaux qu’ils ne peuvent pas garder dans un refuge ou à la SPCA, beaucoup laissent leurs petits compagnons à la rue.
Agir ainsi met l’animal à la merci de la faim, de la soif, des intempéries ou encore d’autres bêtes sauvages.
De bons samaritains peuvent parfois recueillir les animaux dans leur demeure. Déjà en 1975, Gisèle Bélanger s'occupe de chats abandonnés depuis environ six ans.
L’animateur Guy Boucher s’entretient avec elle à l’émission Les Coqueluches du 16 avril 1975. Au moment de l’entrevue, elle en a 17 chez elle.

L’animateur rencontre également Mme Beulac de la SPCA qui insiste sur l’importance de stériliser les animaux de compagnie. Cela permet de contrôler la population et peut jouer un rôle dans la diminution du nombre d’abandons.
Les animaux que la SPCA récupère, selon elle, sont souvent malades ou sont nés avec des problèmes. La solution qui se présente alors ne peut être révoquée.
L’euthanasie, le dernier recours
On trouve ça dégueulasse ce qu’on fait des fois. Mais il ne faut pas que ce soit caché. C’est très important que les gens soient au courant de ce qui se passe, des euthanasies qu’on doit faire ici pour contrôler la population.
Avec un tel afflux pendant la période de déménagement, la SPCA et les refuges n’arrivent pas toujours à trouver un nouveau foyer pour les arrivants.
Une dernière option, permanente cette fois-ci, se présente. Les employés ont alors la lourde tâche de décider de la vie ou de la mort des animaux.
Car il faut commencer par trier les animaux recueillis : ceux en parfaite santé qui seront mis en adoption et ceux qui seront euthanasiés. Parfois, ce sera fait dans le cas sérieux d’un problème de santé, parfois ce sera faute de place.
Cela représente par moment plusieurs milliers de bêtes. Montréal a plus d’animaux abandonnés pendant la période des déménagements que toutes les provinces réunies.
Dans ce reportage au bulletin de nouvelles Montréal ce soir du 18 janvier 1993, le journaliste Pierre Migneault trace le dur portrait de l’euthanasie des animaux domestiques.
Avertissement : cœurs sensibles s’abstenir, images choquantes

La saison des déménagements est commencée. Si vous devez vous départir de votre animal, il est recommandé de contacter une SPCA près de chez vous et de ne pas abandonner vos petits compagnons à l’extérieur.