L'usage de substances psychoactives a coûté 38,4 milliards $ aux Canadiens en 2014

L'étude conclut qu'en dépit d'un nombre record de décès par surdose d'opioïdes au Canada, plus des deux tiers des coûts d'utilisation de substances psychoactives sont associés à l'alcool et au tabac.
Photo : Associated Press / Patrick Sison
Le coût économique de l'utilisation de substances psychoactives au Canada a été de 38,4 milliards de dollars en 2014, soit environ 1100 $ par Canadien, révèle un rapport publié mardi.
Le Centre canadien sur les dépendances et l'usage de substances s'est associé à l'Institut canadien de recherche sur l'usage de substances pour examiner les données et estimer les effets nocifs de la consommation de substances psychoactives sur la santé, la justice, la perte de productivité et d'autres coûts.
L'étude conclut qu'en dépit d'un nombre record de décès par surdose d'opioïdes au Canada, plus des deux tiers des coûts d'utilisation de substances psychoactives sont associés à l'alcool et au tabac.
Elle montre que les quatre substances psychoactives associées aux coûts les plus élevés sont l'alcool à 14,6 milliards de dollars, le tabac à 12 milliards, les opioïdes à 3,5 milliards et la marijuana à 2,8 milliards.
Le rapport indique que la capacité de suivre les coûts et les dommages causés par chaque substance sera un atout précieux pour les efforts fédéraux, provinciaux et territoriaux visant à réduire les torts causés par la consommation de ces substances.
L'étude estime par ailleurs que les coûts associés à la consommation d'alcool sont passés de 369 $ par personne en 2007 à 412 $ par personne en 2014.
Selon Tim Stockwell, de l'Institut canadien de recherche sur l'usage de substances de l'Université de Victoria, de nombreuses personnes considèrent que les opioïdes sont la substance psychoactive responsable des plus graves préjudices personnels et économiques.
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Matthew Young, analyste principal de la recherche et des politiques au Centre canadien sur les dépendances et l'usage de substances à Ottawa, rappelle que le rapport arrive à un moment où le Canada est frappé par une vague de surdoses mortelles d'opioïdes et qu'il s'apprête à légaliser en octobre l'utilisation et la vente de la marijuana à des fins récréatives.
« Même si ce sont des éléments très importants, nous ne devrions pas perdre de vue certaines des substances que nous tenons pour acquises et qui sont intimement liées à notre vie de tous les jours, car elles continuent de faire des ravages », prévient-il.