Punaises de lit : Granby résiste à l'envahisseur

Punaise de lit
Photo : getty images/istockphoto / John-Reynolds
Prenez note que cet article publié en 2018 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
La Ville de Granby, en Montérégie, semble avoir trouvé la potion magique pour lutter contre les punaises de lit. Depuis le début de l'année, on ne rapporte que trois cas d'infestation dans les habitations à loyer modique (HLM) de la ville.
Un texte de René Saint-Louis, de l'émission Le 15-18
Chaque année, à l'approche du 1er juillet, les villes rappellent à leurs citoyens les règles de base à suivre pour éviter d'être infestés par des punaises de lit.
Malgré ces appels à la prudence, les histoires d'horreur sont légion et l'épidémie semble prendre de l'ampleur au Québec.
Granby, une ville de 65 000 habitants située en Montérégie, s'en tire cependant très bien.
À l'Office municipal d'habitation de la ville (OMH), on ne rapporte cette année que trois cas dans un parc immobilier de 364 HLM. La moyenne des dernières années n'est guère plus élevée avec environ huit cas par an. À titre comparatif, il y a eu 2738 traitements contre les punaises de lit l'an dernier dans les HLM de Montréal. Le parc de HLM y est bien entendu beaucoup plus vaste et compte 20 810 logements.
La comparaison ne s'arrête pas là. À Granby, aucun HLM n'a eu besoin de plus d'un traitement pour enrayer l'infestation. À Montréal, il n'est pas rare qu'une dizaine de traitements soient nécessaires.
Une recette, trois ingrédients
Le responsable des immeubles à l'OMH de Granby, Guy Mongeau, dit qu'il n'existe pas de méthode miracle, mais qu'il existe une recette plutôt simple à trois ingrédients .
Ça prend l'implication du propriétaire, qui, dans notre cas, est l'Office municipal de Granby. Ça prend l'implication d'un exterminateur qui a vraiment une bonne conscience et un désir de résultat. Et ça prend l'implication du locataire. Dès qu'il manque un de ces trois ingrédients-là, c'est extrêmement difficile d'avoir de bons résultats.

Guy Mongeau, responsable des immeubles à l'Office municipal d'habitation de Granby, et Sylvie Lafontaine, la directrice de l'Office
Photo : Radio-Canada / René Saint-Louis
Guy Mongeau précise que l'implication du locataire est importante pour éviter que l'infestation ne se propage aux logements voisins. Ce dernier doit donc aviser rapidement l'OMH lorsque son logement est infesté. Il doit ensuite respecter à la lettre le protocole pour enrayer les bestioles.
C'est à ce moment qu'entre en jeu la Coop Autonomie Chez-soi. Cette entreprise d'économie sociale aide les locataires à respecter le protocole de décontamination en déplaçant par exemple les meubles pour libérer l'accès aux plinthes le long des murs.
Le directeur de la Coop, André Plouffe, est particulièrement fier de sa sécheuse industrielle au gaz propane montée sur une remorque. « Il s'agit, dit-il, d'une des bonnes idées qu'on a eues. La façon de se débarrasser des punaises de lit, c'est de chauffer les vêtements à haute température [pour tuer les punaises et les œufs] ». La sécheuse sur remorque permet aussi d'éviter la contamination des salles de lavage communes.

Le directeur de la Coop Autonomie Chez-soi, André Plouffe, avec sa sécheuse tueuse de punaises
Photo : Radio-Canada / René Saint-Louis
L'équipement et le processus qu'on a mis au point font une grosse différence parce qu'on a eu 100 % de succès, c'est-à-dire que les punaises ont été exterminées et ne reviennent pas dans tous les cas qu'on a faits jusqu'à date.
Il n'existe pas de données pour pouvoir comparer le nombre d'infestations dans des logements et des maisons privés de Granby et ceux d'autres villes du Québec.
L'exterminateur Martin Beaudry, propriétaire de l'entreprise Solution Cimex, affirme cependant que son chiffre d'affaires est en continuelle baisse à Granby « parce qu'il y a de moins en moins de punaises de lit à Granby ».
Il se tourne donc vers d'autres villes, comme Sherbrooke et Montréal, pour obtenir des contrats.
L'OMH de Granby a retenu les services de Solution Cimex ces dernières années dans le cadre de contrats de gré à gré. Dans les grandes villes, le montant des contrats est plus élevé et les villes doivent procéder par appel d'offres. C'est alors le plus bas soumissionnaire qui est retenu.
« Je pense que, parfois, c'est la qualité du travail qui malheureusement laisse à désirer dans certains cas. Si vous allez au plus bas soumissionnaire, il ne faut pas s'attendre à avoir le meilleur service. Ça, c'est mon avis », dit Martin Beaudry.
À Montréal, des locataires de HLM aux prises avec des punaises affirment que des exterminateurs ne mettent que 10 minutes pour décontaminer un logement. C'est impossible d'avoir de bons résultats en procédant de la sorte, soutient Martin Beaudry.

Le propriétaire de l'entreprise Solution Cimex, Martin Beaudry, dit être le seul au Québec à disposer de la plus récente technologie en matière de lutte contre les punaises de lit. L'appareil chauffe rapidement l'appartement infesté à 58 Celsius ce qui tue la vermine.
Photo : Radio-Canada / René Saint-Louis
En plus de passer au moins une heure par logement, l'entreprise de Martin Beaudry dispose d'un équipement unique au Québec. Il s'agit d'un traitement thermique qui chauffe l'appartement pour tuer les punaises et les oeufs. À la fin du traitement, un maître-chien confirme que les punaises sont bien mortes.