La fraise du Québec a la cote

La fraise du Québec est désormais disponible près de cinq mois par année.
Photo : Radio-Canada / Dany Croussette
Prenez note que cet article publié en 2018 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
La fraise du Québec s'impose tranquillement dans nos paniers d'épicerie pendant l'été, même si la concurrence étrangère reste vive. Un combat quotidien pour les producteurs d'ici, qui bénéficie aux consommateurs.
Un texte de Gildas Meneu, de l'émission L’épicerie
La fraise est l'un des fruits préférés des Québécois. Et désormais, ils peuvent la déguster de juin à octobre, grâce au travail des producteurs réalisé au cours des 20 dernières années.
L’arrivée de la fraise d’automne est le succès horticole du Québec. Nous avons des producteurs avant-gardistes qui sont allés chercher des techniques de Floride et Californie.
De quelques semaines pendant l’été, la fraise du Québec est maintenant disponible près de cinq mois par année, ce qui a permis aux producteurs de se tailler une place en épicerie.
L’Association des producteurs de fraises et de framboises du Québec a mis en place une chambre de coordination avec les différentes chaînes. Loblaw (Provigo), Sobeys (IGA) et Metro, notamment, se sont assis avec les producteurs afin de définir un calendrier des ventes. « On voit qu’ils font des efforts, estime le producteur David Lemire, qui est aussi président de l'Association. Plus de 50 % de la production au Québec passe par les chaînes d’alimentation. »
La province a maintenant des avantages par rapport à la Californie, estime l'Association. L’État américain produit 85 % de la production nord-américaine. « Mais, là-bas, il y a des problèmes avec le prix des terres et de la main-d’oeuvre, détaille David Lemire. Il y a aussi le manque d’eau. »

Le Québec produit maintenant deux fois plus de fraises que l'Ontario.
Photo : Radio-Canada / Dany Croussette
Produire plus, et plus longtemps, permet au consommateur d’avoir une fraise locale à meilleur prix, et ce, pendant cinq mois de l’année. D’ailleurs, David Lemire confirme que le nombre de soldes a explosé dans les dépliants publicitaires des chaînes d’alimentation.
La fraise québécoise en bref
- Le Québec est le troisième producteur de fraises en Amérique du Nord, après la Californie et la Floride.
- Au Canada, plus de 50 % des fraises sont produites au Québec.
Par contre, la fraise a le malheur d’être en tête de la triste liste des « Dirty Dozen », ces fruits et légumes les plus contaminés par les pesticides.
Les producteurs d’ici font de gros efforts pour en réduire l’usage. Certains décident même de produire des fraises biologiques.
De la fraise biologique

Jean-Julien Plante, producteur de fraises biologiques à l'Île d'Orléans.
Photo : Radio-Canada / Dany Croussette
À l’île d’Orléans, Jean-Julien Plante vient tout juste de certifier sa plantation. Cela fait maintenant 36 mois qu’il n’utilise plus de pesticides.
Ce producteur a pris le virage bio, car la demande était là. Lui-même voulait proposer un produit plus sain.
« La fraise biologique, l’été, c’est plus facile, car la durée est limitée à un mois environ », explique le producteur, qui avoue prendre quelques risques. « La fraise d’automne dure plus longtemps, et on ne sait pas encore si on arrivera à combattre les ennemis des fraises avec des solutions biologiques. »
Or, le bio a un prix. « Le coût de production est plus élevé : de 30 à 35 % de plus par rapport au conventionnel. Mais la demande est importante pour le bio. Nous allons vendre nos fraises chez Avril et dans des paniers bios, comme ceux des fermes Lufa. »
Une quinzaine de producteurs sur 500 au Québec produisent désormais des fraises biologiques.

Les fraises biologiques se vendent de 30 à 35% plus cher que les fraises conventionnelles.
Photo : Radio-Canada / Dany Croussette
Le reportage de Dany Croussette a été diffusé à l'émission L'épicerie, à l'antenne d'ICI Radio-Canada Télé.
Une fraise plus naturelle
Les producteurs conventionnels de fraises doivent s’assurer de bons rendements tout en éliminant le plus de pesticides possible.
Les clients ne sont pas tous prêts à vouloir des fraises bios : c’est une question de prix, mais ils veulent des produits plus naturels.
« On va faire un pas de géant avec les biopesticides, en utilisant du fumier plutôt que [des] engrais. Tout le monde cherche le biopesticide parfait et celui qui va le trouver va faire fortune! », explique le producteur.
Avec la collaboration des agronomes, les producteurs de fraises expérimentent des biopesticides « qui respectent mieux les champs ». « Le consommateur est intelligent et informé, il faut lui répondre. Il est prêt à payer un peu plus cher pour de la meilleure qualité », assure David Lemire.