Irak : coalition entre le premier ministre Abadi et le religieux chiite Sadr

Moqtada Al-Sadr (gauche) et le premier ministre irakien Haïdar Al-Abadi (droite)
Photo : Reuters / Alaa Al-Marjani
Le premier ministre irakien, Haïdar Al-Abadi, et le religieux chiite Moqtada Al-Sadr ont annoncé samedi une alliance entre leurs blocs politiques, ce qui devrait rapprocher l'Irak de la formation d'un gouvernement après les élections législatives du 12 mai, marquées par une faible participation et des accusations de fraude.
Cette alliance entre le bloc de Moqtada Al-Sadr, arrivé en tête, et celui de Haïdar Al-Abadi, arrivé troisième, survient quelques jours après un accord conclu par le dignitaire chiite avec le chef de milices pro-iraniennes Hadi Al-Amiri, dont la coalition est sortie deuxième du scrutin.
Haïdar Al-Abadi a assuré qu'aucun accord passé n'était remis en cause.
« J'affirme que cette alliance n'entre pas en contradiction avec toute autre alliance au sein de laquelle l'une des deux listes est entrée avec d'autres blocs. Elle suit au contraire la même direction et les mêmes principes », a dit le premier ministre irakien.
Les trois blocs arrivés en tête, tous conduits par des chiites, disposent ensemble de plus de 140 députés. Il en faut au moins 165 pour former un gouvernement et généralement, les coalitions majoritaires sont élargies pour inclure des parlementaires sunnites et kurdes.
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« Nous annonçons une alliance "transreligieuse", "transethnique" pour accélérer la formation du prochain gouvernement et se mettre d'accord sur des points en commun qui défendent les intérêts du peuple irakien », a dit Moqtada Al-Sadr lors d'une conférence de presse dans la ville sainte chiite de Nadjaf, où il réside.
Il a prôné une alliance élargie incluant toutes les composantes de la société irakienne afin de former un gouvernement représentatif.
Le dignitaire chiite et le premier ministre ont appelé les dirigeants des autres blocs à se rencontrer et à « se mettre d'accord sur les initiatives à venir » en vue d'activer la formation d'un gouvernement.
Moqtada Al-Sadr se présente comme un nationaliste hostile à l'influence à la fois des États-Unis et de l'Iran sur son pays.
Sa coalition regroupe ses partisans, le Parti communiste irakien et d'autres laïcs.