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Sentence d’Alexandre Bissonnette : la poursuite réclame 150 ans de prison

Une illustration d'Alexandre Bissonnette et du juge lors des procédures le 26 mars 2018

Une illustration d'Alexandre Bissonnette lors de son passage devant le juge le 26 mars 2018

Photo : Radio-Canada / Francis Desharnais

Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2018 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

« Ignoble », « carnage » et « barbarie ». Le procureur de la poursuite n'a pas manqué de qualificatifs au moment d'annoncer qu'il réclamait un minimum de 150 ans de prison contre Alexandre Bissonnette, qui a mis à exécution « un plan diabolique ».

Un texte de Yannick Bergeron

« Ses gestes constituent une fracture du tissu social, du vivre ensemble », s'est exclamé Me Thomas Jacques au sujet de la fusillade qui a fait 6 morts à la mosquée de Québec en janvier 2017.

Selon lui, sans que la tragédie ait entraîné des accusations de terrorisme, l'avocat considère que les répercussions sont les mêmes.

Le représentant du Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) a rappelé un à un les noms des victimes abattues froidement par Bissonnette.

Le meurtrier, qui montre habituellement peu de réactions, a éclaté en sanglots alors que Me Jacques détaillait les blessures mortelles des fidèles.

Le procureur a également rappelé les blessures subies par cinq hommes qui ont survécu, mais qui conserveront des séquelles physiques.

C'est sans compter les séquelles psychologiques très lourdes que gardent les autres personnes présentes, dont quatre enfants, a souligné l'avocat.

Des veuves et des proches des victimes n'ont pu retenir leurs larmes dans la salle d'audience lorsque Me Jacques a parlé d'exécutions « d'une cruauté sans bornes ».

« Ce déferlement de haine a causé des dommages dont nous ne sommes pas en mesure d’évaluer la pleine portée à l’heure actuelle », a avancé le procureur.

Planification

L'avocat de la poursuite soutient que Bissonnette a commencé à « caresser » le projet d'une tuerie de masse dès 2015.

«  »

— Une citation de  Me Thomas Jacques, avocat de la poursuite.

Si Bissonnette a exprimé des regrets après avoir plaidé coupable tout en affirmant qu'il n'était pas islamophobe, l'avocat de la poursuite ne le croit pas.

Me Jacques a soulevé que le tueur a menti à plusieurs occasions et qu'il avait choisi le lieu de la fusillade avec soin.

« Il s’agit là d’une violation sans précédent d’un lieu de culte, d'un lieu saint, d’un lieu sacré », a répété le procureur de la poursuite.

Défense

Avant de laisser le plancher à la poursuite, les avocats de Bissonnette ont terminé de passer en revue d'autres causes impliquant des meurtres multiples où la Couronne a réclamé des peines consécutives.

Selon les avocats de la défense, ces crimes se distinguent de la tuerie à la mosquée.

« C'est assez difficile de classifier l'horreur, quand on compare une situation d'horreur à une autre », a résumé le juge François Huot.

Les avocats de l'aide juridique demandent que Bissonnette passe 25 ans en prison avant qu'il puisse demander une libération conditionnelle.

« Les personnes qui commettent des crimes dans leur jeunesse se retrouvent privées d’espoir », a affirmé Me Charles-Olivier Gosselin au sujet des peines consécutives.

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