Il y a dix ans, les statues se sont mises à fleurir à Saint-Boniface
« Entre chien et loup » est une sculpture de Joseph Fafard.
Photo : Radio-Canada / Ron Boileau
Le 13 juin 2008, la première pelletée de terre dans les jardins de la Maison des artistes visuels francophones annonçait la naissance du Jardin de sculptures. Raymond Poirier, à l'époque président de l'organisme, se remémore cette époque.
Un texte de Barbara Gorrand
L’idée d’aménager un espace extérieur propice à la création a germé alors que le conseil d’administration de la Maison des artistes se cherchait un nouveau défi à relever.
« Le terrain autour de l’ancien Hôtel de Ville était à l’abandon, et on s’était dit que ce serait bien de le transformer en un beau lieu de rencontre », se souvient Raymond Poirier.
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L’idée d’un jardin de sculptures était lancée.
« Nous avons demandé à Étienne Gaboury de nous faire une esquisse de ce à quoi cela pourrait ressembler, et avec le plan sur lequel lui et Guy Préfontaine ont travaillé, nous avons pu partir à la recherche du financement nécessaire. »
Car planter des statues, cela coûte tout de même plus cher que faire pousser des fleurs.
« Mais c’était tellement le fun, reprend Raymond Poirier. On a réussi à embarquer les trois niveaux de gouvernement, la Ville, la province et le fédéral, qui ont financé à hauteur de 600 000 $ pour aménager le terrain. Et ensuite, on repartait chercher du financement pour chaque sculpture, et dès qu’on réussissait à voir les 125 000 dollars nécessaires, on était pas mal fiers! »
Une démonstration de solidarité
Chacune de ces victoires est aussi rattachée à des souvenirs attendrissants, pour l’homme d’affaires aujourd’hui retraité.
« Joe Fafard, qui nous avait demandé seulement 90 000 dollars alors qu’il vend ses sculptures dans les millions de dollars, parce qu’il voulait apporter sa contribution à Saint-Boniface. Ou quelqu’un comme Art Mauro, qui était anglophone et qui a accepté de financer 125 000 dollars pour une sculpture en disant qu’il espérait que ce soit un pont entre les deux côtés de la rivière. C’étaient des moments touchants », souligne Raymond Poirier.
Dix ans plus tard, si le jardin « ressemble presque exactement » à ce qu’avait imaginé l’équipe de la Maison des artistes, la situation a tout de même changé.
Alexandra Keim, qui dirige l’organisme depuis bientôt deux ans, ne perd pas espoir de rajouter une sculpture à la collection actuelle, mais elle doit composer avec un financement revu à la baisse.
En attendant ce moment, l’oeuvre éphémère de Kristen Struthers, Meaghan Hunter et Elise Brownlee réalisée dans le cadre du projet Cool Gardens sera dévoilée au Jardin de sculptures le 6 juillet.