Les heures supplémentaires explosent au CIUSSS de l'Estrie-CHUS

Corridor d'un hôpital.
Photo : Shutterstock / John Panella
Prenez note que cet article publié en 2018 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Selon des documents obtenus par Radio-Canada Estrie, le coût des heures supplémentaires a augmenté de près de 5 millions de dollars au cours de la dernière année au sein du CIUSSS de l'Estrie-CHUS.
En 2016-2017, un peu plus de 20 millions de dollars ont été payés en heures supplémentaires aux employés du CIUSSS de l'Estrie-CHUS. Ce montant a grimpé à 24,9 millions de dollars lors de l'année financière suivante.
C'est principalement le personnel en soins infirmiers qui a reçu la plus grande part de cette augmentation (2,9 millions de dollars) suivi par le personnel paratechnique, les services auxiliaires et métiers (1,3 millions de dollars).
« Ça ne m'étonne pas que les chiffres soient plus élevés. On le voit, on l'entend. Les membres en parlent, les gens sont épuisés. Ils ont l'impression d'être pris en otage à tous les jours. Il faut vraiment trouver des conditions gagnantes pour arriver à faire souffler les gens », exprime Sophie Séguin, présidente du Syndicat des professionnels en soins des Cantons-de-l'Est.
Pour la haute direction, bien que préoccupante, la situation s'explique par trois facteurs. « Il y a l'augmentation des volumes, l'augmentation des effectifs depuis la fusion depuis 2015. On a 800 employés de plus dans notre organisation. Il y a aussi une augmentation de l'absentéisme », soutient le directeur des ressources humaines, des communications et affaires juridiques au CIUSSS de l'Estrie-CHUS, Gilles Michaud.
Au niveau de l'absentéisme, M. Michaud se fait toutefois rassurant. « Bonne nouvelle, on a plafonné à ce niveau. On a réussi à contrer cette augmentation. Il faut maintenant travailler à la réduire. »
Chaque direction doit avoir son plan d'action pour contrer l'absentéisme. « Ils doivent aussi travailler en prévention, au niveau de l'organisation du travail et être sensible au climat de travail. Ils doivent être des gestionnaires près de leur équipe de travail. »
La pénurie de main-d'oeuvre amène également son lot de défis. « On retrouve cette rareté dans plusieurs secteurs de notre économie, pas seulement dans notre secteur. De ce côté, on fait beaucoup d'efforts et somme toute, ça va relativement bien. Cette année, c'est 2000 personnes qu'on a embauchées. C'est 568 personnes de plus que l'an passé. Dans les prochains jours, on recevra 1200 nouveaux employés. Ça devrait nous amener moins de tension dans les équipes », soutient-il.
Selon lui, le CIUSSS de l'Estrie-CHUS fait tout de même bonne figure quant aux heures supplémentaires de ses employés. « Quand on se compare aux autres établissements, on se situe dans le premier tiers. C'est un phénomène qui s'observe dans tous les établissements du Québec. Même si on est dans le premier tiers, ça fait partie de notre priorité. »
Pour Mme Séguin, la solution se trouve, entre autres, dans la signature d'une convention collective locale attrayante. « Il faut des conditions de travail stables pour les employés. Ça va aider les gens à rester dans la région et ça va attirer la relève. On mise là-dessus. »
Les négociations de la convention collective sont en cours. Elles doivent se terminer le 30 septembre prochain.