Motion unanime pour appuyer Trudeau face aux attaques de Trump

Les élus de la Chambre des communes votent à l’unanimité une motion appuyant le premier ministre Trudeau.
Photo : Radio-Canada
Dans un rare moment de consensus et de solidarité, les élus de la Chambre des communes ont voté lundi à l'unanimité une motion qui appuie le premier ministre Justin Trudeau face aux attaques « désobligeantes » du président américain, Donald Trump.
Soumis par les néo-démocrates, le texte s’oppose « fermement aux tarifs douaniers illégitimes » imposés par l'administration Trump et approuve les représailles canadiennes tout en soutenant le système de gestion de l'offre dans le secteur agricole dans son intégralité.
Mettant de côté la partisanerie, le conservateur Alain Rayes a lancé : « on est tous solidaires présentement ».
« On est tous Canadiens et Canadiennes dans ces situations-là. On souhaite que les pourparlers puissent reprendre le plus rapidement possible dans l’intérêt de l’ensemble des travailleurs au pays. »
Même solidarité exprimée par le Nouveau Parti démocratique.
« J’espère que le gouvernement va continuer à avoir une position, une attitude polie, mais ferme. »
Le ministre fédéral des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne, Dominic LeBlanc, a rappelé la position canadienne.
« Nous avons dit depuis le début que ces tarifs imposés par le gouvernement américain sont complètement déraisonnables. »
M. LeBlanc a ajouté qu’Ottawa allait « continuer d’appuyer d’une façon solide et d’une façon efficace ces industries si importantes pour l’économie canadienne ».
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Au Québec, la vice-première ministre, Dominique Anglade, a déclaré que « l’attitude du Canada a été constructive depuis le départ ».
« Je pense qu’il ne faut pas se laisser distraire par des coups d’éclat. »
« Les Québécois ont déjà payé dans les deux négociations précédentes, a affirmé le chef du Parti québécois, Jean-François Lisée. Là, on n’a plus rien à donner. »
« C’est le temps de dire à Justin Trudeau qu’on n’acceptera aucun recul supplémentaire sur la gestion de l’offre. »

L’ancien premier ministre du Québec Pierre-Marc Johnson s’exprime sur les relations canado-américaines mouvementées depuis la clôture du G7 de Charlevoix.
Photo : Radio-Canada
Pas de leçon à donner
Sur la question de la gestion de l’offre, le premier ministre du Québec a adopté un ton aussi ferme que celui d’Ottawa.
S'il y a « un pays qui met des barrières et qui subventionne largement son agriculture, comme la plupart des pays d'ailleurs, c'est bien les États-Unis », a mentionné Philippe Couillard, tout en s'engageant à « défendre coûte que coûte » le système de gestion de l'offre, qui protège le marché des producteurs québécois d'oeufs, de lait et de volaille.
Le libre-échange transpacifique comme solution de rechange
À Ottawa, le ministre du Commerce international, François-Philippe Champagne, a annoncé que le Canada allait « rapidement » déposer un projet de loi sur la ratification de l'Accord de Partenariat transpacifique global et progressiste, signé avec 10 autres pays des rives du Pacifique, afin d'atténuer les effets du conflit commercial déclenché par l'administration américaine.
Le ton a monté samedi entre Donald Trump et le Canada juste après la conclusion du Sommet du G7, alors que le premier ministre Justin Trudeau venait d’annoncer un communiqué commun.
Dans deux messages sur Twitter, le président américain a annoncé le retrait de son soutien au communiqué du G7, à la surprise générale, en traitant Justin Trudeau de « malhonnête » et de « faible ». Un de ses conseillers a même qualifié de coup de poignard dans le dos les commentaires de M. Trudeau sur la fermeté d’Ottawa face aux tarifs douaniers américains sur l’acier et l’aluminium canadiens.